« Les bizuths sont des PD, des connards, des enculés. (...) Un bon bizuth est un bizuth MOOOORT (...) Une bonne bizuth est une bizuth qui SUUUUCE ». L'UNEF Auvergne, syndicat étudiant, a dénoncé le 28 août les injures à caractère homophobe et sexiste, dans la promotion de la première année commune aux études de santé (PACES) de l'UFR de médecine de l'université Clermont Auvergne (UCA).
À quelques jours de la rentrée, une étudiante doublante de cette promotion a contacté le syndicat étudiant ainsi que la cellule d'écoute et d'accompagnement sur le harcèlement sexuel (mise en place dans toutes les facs en 2018) pour alerter sur la publication de plusieurs messages haineux postés sur un groupe privé Facebook de la promotion PACES.
« Elle nous a contactés mardi matin pour des faits de pratiques illégales du bizutage, de cyber-harcèlement et de harcèlement sexuel », précise au « Quotidien » Anna Mendez, présidente de l'UNEF Auvergne. L'un des messages a été reproduit sur la page Facebook du syndicat dont voici un extrait.
Sensibilisation et sanctions
Pour l'UNEF, ces propos qui mêlent sexisme, homophobie et incitation au viol sont intolérables. Le syndicat étudiant a saisi le comité d'Égalité Femme/Homme de l'UCA pour réclamer des actions de sensibilisation contre le bizutage et le harcèlement dans les études supérieures. « Malheureusement, il n'y a pas que les facultés de médecine qui sont concernées », poursuit-elle. L'UNEF réclame également des sanctions contre ceux qui ont « des comportements sexistes, racistes et homophobes, qui organisent les bizutages, ou qui ferment les yeux sur ces pratiques intolérables ».
Également jointe, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) condamne de tels propos. « On s'engage chaque année à former les associations étudiantes à l'organisation d'événements responsables. Nous les sensibilisons sur les faits de bizutage et au harcèlement. Avant les week-ends d'intégration, on appelle les corpos pour leur rappeler les règles, ils sont formés en congrès, détaille Roxane Hellandsjö-Prost, présidente de l'ANEMF. Nous avons aussi signé une charte pour mieux encadrer et sécuriser les soirées étudiantes. On observe une baisse des pratiques illégales mais malheureusement elles existent encore partout », rappelle Roxane Hellandsjö-Prost.
Contactées, la corpo et l'UFR de médecine n'ont, pour l'instant, pas répondu à nos sollicitations. Le président de l'UCA, Mathias Bernard, a précisé à la radio locale « France Bleu » que cette affaire est en cours d'instruction par les services juridiques afin d'examiner « si les faits relèvent du pouvoir disciplinaire de l'Université ou du droit commun ».
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