Les CHU s'invitent dans la campagne présidentielle pour valoriser leur modèle

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Publié le 09/02/2017
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Crédit photo : S. TOUBON

Les trois conférences des doyens, directeurs généraux de CHU et présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CHU ont adressé leurs propositions aux candidats de l'Élysée pour donner un coup de jeune au modèle du CHU, fondé par les ordonnances en 1958. Ce « new Deal » issu des récentes assises nationales hospitalo-universitaires, à Toulouse, entend dynamiser la recherche, la formation et les carrières professionnelles, et valoriser l'expertise des CHU dans un contexte contraint.

« L'hôpital est dans une situation d'inquiétude, c'est la troisième année du plan triennal d'économies, la tension est palpable au sein des personnels. La restructuration est à marche forcée, une réflexion doit naître », explique Jean-Pierre Dewitte, président de la conférence des directeurs généraux de CHU.

Les CHU proposent de créer leur marque internationale « France University Hospitals » dotée d'une filiale commune assurant la réponse aux appels d'offres internationaux. L'accueil de patients étrangers serait encouragé grâce à une charte spécifique et le regroupement des offres disponibles sur www.france-university-hospitals.fr.

Pour donner de la visibilité au modèle CHU dans l'Hexagone, les trois présidents de conférence souhaitent développer un « label CHU » garant de l'excellence et de l'expertise des équipes multisites ou des maisons de santé pluriprofessionnelles. Une stratégie de groupe « CHU en réseau » serait promue, notamment en matière de démographie médicale.   

Cap sur l'innovation 

Environ 25 % de l'activité des CHU est consacrée à l'innovation et la recherche. « Nous constatons une érosion constante des moyens alloués à la recherche et des difficultés à faire financer l'innovation, souligne Jean-Pierre Dewitte, citant l'exemple du robot Da Vinci. « Or, la recherche et la formation sont des moteurs majeurs du progrès médical et d'un meilleur soin. Nous attendons des candidats à l'Élysée leur soutien », insiste le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens.

Pour soutenir cette innovation, les CHU réclament une dotation spécifique au sein de l'ONDAM (objectif national des dépenses d'assurance-maladie) et la construction d'un écosystème favorable (plateforme innovation, start-up). 

CHU attractif et connecté

Les conférences rêvent également de construire le « modèle français et européen des big data et de la santé numérique » autour d'un CHU forcément « connecté ».

Côté formation initiale, la plateforme appelle de ses vœux la diversification des modalités de recrutement des professionnels et des passerelles entre les cursus. « Il faut décloisonner le monde paramédical et médical », insiste le Pr Dubois-Randé.

La simulation en santé gagne du terrain, rappelle aussi le président de la conférence des doyens. Il plaide pour l'inclusion de la simulation dans toutes les maquettes de formation initiale et continue des professionnels de santé. « Il faut des plateformes régionales de simulation qui soient performantes, notamment en chirurgie et l'ensemble doit être adossé au CHU », précise-t-il.  

Évolution statutaire

Pour les plus jeunes enfin, il est urgent « d'adapter les contrats » et de « proposer des organisations nouvelles », décline le Pr Michel Claudon, président de la conférence des présidents de CME de CHU. Des « valences universitaires junior » sur des contrats de cinq ans sont souhaitées à cet effet.

Pour être plus attractifs, les CHU souhaitent pouvoir contractualiser avec chaque praticien pour valoriser leurs compétences cliniques, scientifiques, pédagogiques ou managériales. Autre requête : mieux reconnaître l'expertise sénior « sur les fonctions transversales » comme l'éthique, les relations internationales ou l'information médicale.


Source : lequotidiendumedecin.fr