LE STRESS est progressivement monté. Ce matin il est à son comble pour les 8 268 étudiants qui passent jusqu’à vendredi les épreuves classantes nationales (ECN) à Bordeaux, Lille, Marseille, Paris, Dijon, Rennes et Saint-Étienne. Les dirigeants du Centre national de gestion (CNG) vont certainement connaître, eux aussi, une montée d’adrénaline. Les organisateurs des ECN gardent en mémoire le cauchemar vécu l’an dernier avec l’annulation à deux reprises de la lecture critique d’article (LCA). « Il semble que nous partions sur de meilleures bases, affirme Youna Cloarec, vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), en charge des études médicales. Cette année, la responsabilité générale des ECN revient au CNG. Cela nous rassure. »
Deux arrêtés ont en effet confié au CNG le pilotage national des ECN. « Nous allons assurer la coordination matérielle et logistique des épreuves », confie Danielle Toupillier, directrice générale du CNG. L’an dernier, des coquilles dans l’intitulé avaient amené le jury à annuler une première fois la LCA et à la reprogrammer l’après-midi. L’absence de copies dans un centre d’examen et des fuites sur l’intitulé du second sujet ont entraîné une nouvelle annulation. Un fiasco. Ces dysfonctionnements ne devraient pas se reproduire. « Nous avons fait en sorte d’avoir une prévention maximale et je suis confiante pour le bon déroulement de ces ECN », poursuit Danielle Toupillier.
Le CNG travaille depuis l’an dernier à la sécurisation des épreuves. Sa directrice rendra dans les prochains jours un rapport de synthèse au gouvernement dans lequel elle tire les enseignements de cette expérience. En décembre, le CNG a réuni à Strasbourg les responsables des centres d’examen des ECN 2011 mais aussi des trois prochaines éditions jusqu’en 2014. Le président du jury, du conseil scientifique et des doyens, les représentants des étudiants et des internes ont également été associés à cette réflexion et un cahier des charges a été adopté pour assurer un déroulement optimal des épreuves.
Surveillance intensifiée, camions de la Brink’s.
Les équipes qui veilleront au bon déroulement des ECN ont été renforcées. Les sept centres d’examen ont été dotés d’Ipad connectés avec le CNG, afin de donner le top départ des épreuves en même temps. Le président et les vice-présidents du jury ont été associés à la relecture finale des sujets d’épreuve. Jusqu’à présent, ils en étaient écartés pour des raisons de confidentialité. Tous les intitulés des sujets ont été lus et relus scrupuleusement. Le bon à tirer a été donné aux imprimeurs. Le CNG a assuré l’acheminement des sujets, des brouillons et des cahiers vierges quadrillés dans des malles sécurisées. « Ces malles seront ouvertes le jour de l’épreuve en présence des étudiants », explique Danielle Toupillier. Très tôt ce matin, sept camions de la Brink’s sont partis du local sécurisé où étaient stockés les sujets pour les transporter dans les centres d’examens.
Sur place, plus de 400 surveillants - un pour vingt étudiants - sont prêts à entrer en action. « Le système de surveillance a été intensifié », précise la directrice du CNG. Les listes de tous les candidats ont été mises à jour et contrôlées avec les UFR. Dans chaque centre d’examen, elles permettront de vérifier l’identité de tous les étudiants. Les consignes seront lues avant le début des épreuves et les sanctions seront rappelées aux candidats qui seraient tentés de tricher. Si toutefois un étudiant était pris en infraction, en train de tapoter sur un smartphone par exemple, il serait immédiatement pris en charge par le président du jury local, en liaison directe avec le président au niveau national « pour ne pas créer des fuites ».
En cas de report d’une épreuve, celle-ci serait reprogrammée le 1er juin, de 14 heures à 17 heures. Un sujet de secours pour la LCA et trois dossiers cliniques ont été mis en réserve.
Les corrections des copies seront effectuées entre le 18 juin et le 6 juillet. Le jury délibérera et les résultats seront mis en ligne sur le site du CNG le 11 juillet. Les internes pourront choisir leur spécialité entre le 3 et le 21 septembre grâce à une procédure informatisée, interactive et sécurisée, chapeautée comme l’an dernier par le CNG.
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