Les premières épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) ont connu une issue heureuse après bien des péripéties.
L'année a été éprouvante pour les candidats qui ont essuyé les plâtres de cet examen sur support numérique, crucial pour le choix de leur spécialité. Elle aura également été exténuante pour le Centre national de gestion (CNG) qui a mené au pas de charge l'informatisation des 18 dossiers cliniques progressifs (DCP), 120 questions isolées (QI) et la lecture critique d'article (LCA). Rien n'aura été simple. Six mois avant la date des épreuves prévues du 20 et 22 juin, le CNG essuie un premier échec. En décembre, les premiers examens blancs organisés dans les 34 facultés sont un fiasco. Les serveurs surchauffent, les bugs se multiplient et les tests sont finalement annulés.
L'échec des tests mais le succès des épreuves à l'arrivée
En colère et inquiets, les étudiants exhortent le gouvernement à leur donner des garanties. Une deuxième tentative, en février, se déroule dans de meilleures conditions. Pourtant, plusieurs anomalies sont encore décelées. En mars, trois mois avant les épreuves officielles, se déroule une dernière phase de test dont les résultats sont mitigés. Les deux premières journées ne connaissent aucun raté mais la troisième, dédiée à l'épreuve de LCA, est un énième échec. Les serveurs ont à nouveau été surchargés. Déjà stressés, les carabins laissent éclater leur colère. L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) réclame que les articles de l'épreuve de LCA soient remis aux candidats au format papier. Le CNG tranche pour une version hybride de la LCA (article en papier et réponse sur tablette) afin de rassurer l'ensemble des D4.
Finalement, après de nombreux déboires, les premières ECNi 2016 se déroulent à merveille du 20 au 22 juin. Les carabins bûchent sans encombre pendant ces trois jours d'examens. C'est la délivrance pour les candidats, les organisateurs (CNG, doyens, ministères). « Quel plaisir ! Quel soulagement pour tous ! Mais surtout quelle belle victoire de la pugnacité de l'ensemble des acteurs », s'enthousiasme alors le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la Conférence des doyens.
Légion d'honneur pour la directrice du CNG
Marisol Touraine et Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur, peuvent souffler et se réjouir du bon déroulement de cette « première mondiale » à l'issue des épreuves qui a vu les 8 200 candidats composer simultanément dans 34 centres d'examen (au lieu de 7) sur des tablettes numériques.
Le dernier jour des épreuves, les deux ministres se rendent au CNG pour féliciter les organisateurs de cette réussite. La directrice du CNG, Danielle Toupillier, recevra même une semaine plus tard la Légion d'honneur des mains de Marisol Touraine.
Mais les réjouissances sont de courte durée. L'heure est désormais à la préparation de l'édition 2017 des ECNi. Un comité de pilotage travaille à l'amélioration de cet examen. « On est loin de l'objectif final, la docimologie doit évoluer », explique l'ANEMF. L'objectif est d'intégrer prochainement un questionnaire à réponse unique (QRU) et du contenu vidéo en 2018. Une autre histoire.
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