Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) persiste et signe avec son objectif ambitieux de « zéro délai d'attente en 2022 ». Le syndicat a présenté ce vendredi plusieurs mesures entrant en vigueur en 2018, année jugée « charnière » pour atteindre ce cap.
Le Dr Thierry Bour, président du SNOF, mise sur « le déploiement massif de la délégation de tâches », au cœur de la stratégie de la spécialité.
Depuis janvier, les ophtalmos peuvent officiellement signer des « contrats de coopération pour les soins visuels ». La décision a été publiée au « Journal officiel » en avril dernier, les contrats types ont été publiés en septembre, et les instructions adressées aux agences régionales de santé (ARS) en décembre. « La mise en route a été longue, confie le Dr Bour. J'espère que les médecins intéressés ne se sont pas découragés entre-temps. »
Ces contrats favorisant le travail aidé se déclinent en deux options – la formation d'un orthoptiste au travail en coopération ou l'embauche d'un orthoptiste. Sous réserve d'engagements optionnels (augmenter le nombre de patients non connus pris en charge, former le secrétariat à la gestion des urgences…), les médecins peuvent prétendre à une aide forfaitaire de 30 000 euros maximum sur trois ans (15 000 euros la première année, puis 10 000 euros et 5 000 euros la dernière année).
Nouvelles lunettes, moins d'attente
Autre nouveauté, la généralisation aux orthoptistes libéraux du protocole de renouvellement d'optique dit « RNO » (jusque-là réservé aux orthoptistes salariés de l'ophtalmologiste et de façon dérogatoire). Ce renouvellement des lunettes des personnes entre 6 et 50 ans, connues du cabinet et sans problème de vue majeur, était expérimenté dans les Pays de la Loire depuis 2015. « C'est une avancée car cela permet un rapprochement entre orthoptistes libéraux et ophtalmologistes, cela allège les contraintes et permet de donner un cadre juridique légal aux 13 % d'orthoptistes libéraux travaillant avec des ophtalmos », souligne le Dr Bour. La rémunération évolue puisqu'elle passe de 23 à 28 euros par acte, pris en charge dans le régime commun de la Sécurité sociale.
Depuis le 1er janvier 2018, une nouvelle cotation pour les orthoptistes permet par ailleurs la prise en charge de l’acuité visuelle et de la réfraction par l’orthoptiste, rappelle le syndicat. « Cette disposition est très utile pour le suivi de différentes pathologies telles que le glaucome et la DMLA », juge le SNOF.
Relancer le dépistage
Le SNOF veut également donner un nouveau souffle aux protocoles organisationnels pour le dépistage de la rétinopathie diabétique par télémédecine, en place depuis 2014, pour lesquels un cadre plus large et plus souple est demandé. « À ce jour, le protocole de dépistage de la rétinopathie diabétique touche 6 000 patients sur les 600 000 attendus, il doit être plus proche des attentes, souligne le patron des ophtalmologistes. Il faut aller plus loin qu'un simple fond d'œil lorsque les besoins du patient l'exigent. » En partenariat avec l'Association française des diabétiques (AFD) et la Société française d'ophtalmologie (SFO), le syndicat espère rencontrer l'Assurance-maladie sur ce sujet.
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