À quelques encablures du CHU, le site très discret sur lequel est implantée la faculté de médecine d’Angers étonne. Construits en pallier, pour épouser la pente qui descend jusqu’à la rivière de la Maine, dix bâtiments, parmi les plus anciens du campus, abritent l’administration, des laboratoires de recherche ou encore des salles de cours. À l’architecture originale, telles des proues de navire, d’autres bâtiments, sortis de terre en 2008 et en 2011, accueillent les étudiants dans trois amphithéâtres (de 700, 450 et 200 places) qui donnent une touche futuriste au campus.
La construction qui vient de débuter devrait marquer la fin de la mue de la fac. En effet, plus haut sur le site, le restaurant universitaire qui y ouvrira fin 2015 fera le lien physique entre la ligne de tramway – qui passe à trois cents mètres – et le campus, qui sera ainsi moins enclavé. Associés à la restructuration complète des locaux existants et à la construction d’autres bâtiments, qui abriteront entre autres des laboratoires de recherche, ces travaux donneront à la faculté d’Angers une image plus conforme au rang qu’elle compte défendre.
« Nous avons la volonté de tordre le cou à la destinée promise à une faculté de taille moyenne », explique sans ambages Isabelle Richard, la doyenne. Et d’ajouter : « Pour le dire autrement, l’équipe ne veut pas du dilemme qui consisterait soit à former des médecins généralistes pour le territoire qu’elle couvre, soit à développer de la recherche et des filières d’excellence. Nous ne voyons aucune incompatibilité à suivre ces deux objectifs. Pour ma part, je refuse un système qui spécialiserait les facultés… »
Concrètement, Angers prête une grande attention à former des généralistes (« On le fait même plutôt bien », souligne Isabelle Richard) et à développer un programme « ouvertement élitiste », comme celui des écoles d’été (voir ci-contre). Comment, puisque, comme le reconnaît la doyenne, sa faculté est « pauvre » ?
L’effet « pression du manque » ?
La faculté de la capitale du Maine-et-Loire est une des cinq facultés françaises présentant le plus faible taux d’encadrement. Pour un numerus clausus de 170, l’équipe enseignante compte 79 PU-PH et 46 maîtres de conférence. « Sans doute est-ce la pression du manque… on utilise toutes les énergies disponibles et on est plutôt créatifs, se réjouit Isabelle Richard. Nous parvenons par exemple à proposer à tous nos étudiants de second cycle un stage en médecine générale grâce à un bon réseau de maîtres de stage. On n’a même pas de mal à en trouver… »
L’importance des stages à l’étranger (52 % d’une promotion en effectue un), une stratégie pédagogique innovante (les 4es années suivent pendant un mois, libéré de cours, des séminaires sur des thèmes transversaux) ou encore la prégnance de la recherche dans le cursus (71 % des D4 ont fait au moins une UE « recherche ») font partie des marqueurs de cette « touch » angevine.
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