Réforme des études médicales

Les stagiaires et terrains de stage systématiquement évalués

Publié le 25/04/2013
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IL Y A la théorie et la pratique. La refonte de la 4e à la 6e année de médecine, attendue pour la prochaine rentrée universitaire, va donner beaucoup plus de poids aux stages réalisés par les étudiants tout au long de leur cursus. « Le stage sera replacé au cœur de la formation », commente Mathieu Levaillant, porte-parole de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).

Comment ? Un statut de référent et un carnet de stage vont être créés pour renforcer l’apprentissage pratique. Le référent sera tenu d’accueillir et d’encadrer l’étudiant sur le lieu de formation. Le carnet permettra de noter les objectifs pédagogiques et de suivre la progression de l’étudiant. Les stagiaires subiront une évaluation clinique à l’issue de leur stage. Par ailleurs, tous les stages et les enseignements seront systématiquement notés par les étudiants. « Cette évaluation servira de base de travail pour l’agrément des stages au sein de la commission "stages et gardes" dont la création est attendue d’ici à la fin mai », précise Mathieu Levaillant.

Un premier cycle de trois ans.

Les carabins seront tenus d’accomplir un stage obligatoire en chirurgie et un dans un service d’urgences, ou de réanimation ou de soins intensifs. Par ailleurs, ils devront réaliser un stage obligatoire en médecine générale chez un ou des praticiens agréés maîtres de stage des universités. Il pourra se dérouler en cabinet individuel ou de groupe, une maison, un centre ou un pôle de santé, précise l’arrêté. Les stages en gynécologie, pédiatrie, et médecine interne, jusqu’alors obligatoires, deviennent facultatifs.

Afin d’harmoniser les études médicales au cursus européen du LMD (Licence, master, doctorat), ce ne sont plus les deux mais les trois premières années de formation qui constitueront le premier cycle. Elles donneront lieu à la délivrance d’un diplôme de formation générale en sciences médicales (180 crédits) équivalent à une licence santé. Le deuxième cycle ne portera donc plus que sur les 4e, 5e et 6e années (120 crédits).

Tout au long de son cursus, l’étudiant va acquérir des « compétences » qui seront évaluées à chacune des étapes de sa formation. Un certificat de compétence clinique, qui remplacera l’actuel CSCT, permettra de vérifier les compétences acquises par les étudiants.

Au moins 25 gardes pendant le cursus.

L’arrêté précise les objectifs pédagogiques du 2e cycle qui recouvrent l’acquisition de connaissances relatives « aux processus physiopathologiques, à la pathologie, aux bases thérapeutiques et à la prévention ; une formation à la démarche scientifique, l’apprentissage du raisonnement clinique... »

Les unités d’enseignement en tronc commun représenteront entre 80 et 90 % du total de la formation et la mutualisation des enseignements entre les filières de santé sera favorisée. La pluridisciplinarité et l’ouverture aux doubles cursus sont également encouragés par cette réforme pédagogique. Pour compléter leur formation, les étudiants doivent effectuer au moins 25 gardes pendant leur cursus.

« L’ampleur de cette réforme majeure dépendra de l’implication des UFR médicales dans sa mise en œuvre, conclut l’ANEMF. Les études de médecine ne doivent plus être une course au concours mais une réelle formation à ce que certains appellent encore le plus beau métier du monde. »

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9237