MERCREDI après midi, Johanna quitte la première le hall 3 du Parc Chanot. Plus approprié pour accueillir des stands lors de foires ou expositions, il a été transformé en salle d’examens pour les 789 candidats de la grande région regroupant Marseille, Montpellier et Nice. Johanna justement vient de Nice et passe ce concours pour la seconde fois. « Je n’avais pas eu ce que je voulais, une spécialité anesthésie. Mais cette première journée ne me rend pas très optimiste. Le dossier psy nous a pris beaucoup de temps. On dit souvent qu’on alterne une année facile et une année plus compliquée. On ne nous a pas menti ».
Avec ses copains niçois, regroupés dans un chaîne hôtelière juste en face du parc Chanot, il est temps de se détendre. La longue journée de jeudi fait peur. « C’est très dur, assure Émilie, étudiante à Marseille. Cela nous met les nerfs à rude épreuve. On se sent un peu vide juste avant, on a l’impression de ne plus rien savoir. Donc c’est très stressant, et on se demande comment on va terminer la semaine ».
Le stress ne quitte pas les étudiants tout au long des trois jours. Dans ce contexte, l’épreuve de lecture critique d’article prévue le vendredi fait presque figure d’intermède récréatif. « Vu les modalités actuelles, c’est un domaine où l’on peut grappiller des points, lâche Jean-Philippe, étudiant nîmois ».
Dès la première épreuve de psychiatrie, ils réalisent que ce sera plus long et ardu que prévu. « Toute l’année, on se prépare en se disant qu’on va avoir le temps de réfléchir et finalement quand on y est, on n’a pas le temps, explique Sébastien de Montpellier. Les textes sont trop longs, il faut déjà 20 bonnes minutes pour lire les articles, puis il faut répondre à 7, 8 questions, il faut relever les points importants car plein de choses ne servent à rien. C’est hyper difficile. On a l’impression qu’on est classés sur la vitesse d’écriture plus que sur les connaissances pures qu’on a acquises. Tout doit sortir d’un coup, sinon c’est foutu ».
Émilie renchérit. « C’est comme en première année, on est davantage sélectionnés sur notre capacité à emmagasiner que sur des qualités nécessaires pour être médecin. Je regrette par exemple qu’il n’y ait plus d’épreuves pratiques ». Cette jeune femme veut se spécialiser en médecine générale et s’installer en libéral à Marseille. « C’est très stressant pour nous car nous ne sommes pas sûrs de rester dans notre ville. Beaucoup de gens veulent venir ici aussi. Ce concours national nous handicape. Le premier a tous les choix, le dernier prend ce qui lui reste… ».
La médecine générale est aussi le choix de Sébastien mais « je voudrai être bien classé pour montrer que c’est un vrai choix ». Ce n’est pas toujours le cas. Sophie aurait voulu être chirurgien. « Je n’y crois pas vraiment même si j’ai recommencé pour ça. Je ferai donc médecine générale et je tenterai de me spécialiser avec un DES ». Jean-Philippe de son côté veut terminer dans les 3 000 premiers pour pouvoir choisir une filière de biologie médicale et poursuivre dans la recherche à l’hôpital. Quant à Maydou, elle attend le classement… pour savoir ce qu’elle peut prendre. Sans désir explicite, elle est prête à accepter un choix par défaut.
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