À 21 ans, Aurore Franceschini poursuit sa quatrième année de médecine à Marseille. Des études qu'elle a « toujours plus ou moins eu envie de faire », malgré la maladie chronique dont elle souffre, la mucoviscidose. « Quand j'ai commencé mes études, je me sentais un peu seule car je ne connaissais personne dans mon cas », raconte au « Quotidien » la jeune externe. Au point qu'elle reconnaît avoir « hésité à arrêter » malgré un concours de première année réussi du premier coup.
« Est-ce que je vais arriver au bout ? »
C'est lors de ses premiers pas à l'hôpital, en deuxième année, que les difficultés ont véritablement commencé. « Il faut que je fasse très attention aux patients que je vois pour éviter les contacts avec des infections pulmonaires auxquelles je suis plus sensible », explique l'étudiante qui décrit une « organisation parfois complexe ».
D'autant que les études de médecine réclament « beaucoup de temps et d'énergie », un investissement qu'il faut articuler avec « le traitement quotidien et le suivi médical ». Aurore en vient à s'interroger : « Est-ce que je vais arriver au bout ? Est-ce que les sacrifices que je fais servent à quelque chose ? »
Endocrino, neuro ou gynéco
Persévérante et déterminée, la jeune femme assure « ne pas perdre de vue ses objectifs » et « toujours retrouver la motivation ».
Si elle a pu être confrontée à des remarques alarmistes venant d'infirmiers et de médecins lors de stages, l'externe n'en tient pas compte. « Certaines personnes feraient mieux de garder pour elles ce qu'elles pensent », balaye-t-elle d'un revers de main.
Elle est aussi très soutenue, notamment par sa famille, « très présente » pour elle, et son médecin. À la fac, la « mission handicap d'Aix-Marseille Université » facilite aussi ses démarches avec les professeurs référents ou l'administration. « Une chance, reconnait-elle, tout est mis en place pour me faciliter la vie, ce n'est pas le cas partout. »
Des questions, Aurore s'en pose « de moins en moins ». Elle veut témoigner et « montrer que c'est possible malgré la maladie ». Depuis six ans, elle anime une page Facebook et un compte Instagram baptisés « Pour une vie sans muco » où elle raconte son quotidien d'étudiante atteinte d'une maladie chronique.
À deux ans des ECN, Aurore n'a toujours pas fait son choix entre l'endocrinologie, la neurologie ou la gynécologie-obstétrique. Une chose est sûre néanmoins, la future médecin veut « s'engager à grande échelle dans la prévention et travailler sur l'éthique médicale ».
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