Tragique

Du côté des jeunes, la pilule passe très mal et nombreux sont ceux qui expriment colère, désespoir ou indignation. « C’est vraiment quelque chose de tragique pour nous ce qui vient d’arriver et je souhaite partager notre haine contre ces personnes qui fraudent à des examens aussi importants que ceux que nous passons actuellement », assène Jeanne, qui fait partie des étudiants concernés. 

« Quand j'ai appris qu'on allait refaire le concours j'ai éclaté en sanglots, explique Manon* au "Quotidien". Déjà que c'est un jour très dur émotionnellement, devoir le refaire est horrible. Mais le pire dans tout ça c'est la date choisie par le doyen. Le 8 janvier ! Ce qui nous enlève nos vacances, attendues pour ma part depuis que j'ai commencé à réviser c’est-à-dire le 20 août. » « C’est la sélection au moral là », se désole Laura, parmi les centaines de réactions en ligne. Plus philosophes, certains voient dans ces épreuves reportées une « seconde chance »

Mésaventure insoutenable

L’annulation des épreuves a choqué de nombreux autres étudiants de première année d’autres villes, des niveaux supérieurs ou anciens carabins. « Je ne m’en serai pas remise », « je me serais pendue », « j’aurais pleuré du sang », commentent des étudiants sur les réseaux sociaux. 

Avec ce report, les cours pour le deuxième semestre ne reprendront donc que le mercredi 9 janvier, ce qui soulève d'autres angoisses. « Et les orientations ça va se passer comment ? Les 5 % exclus ? Il sera trop tard pour se réorienter », alerte une étudiante.  

Enquête et plainte contre X

L'étudiant ayant commis la fraude présumée aurait récupéré les sujets, puis demandé à des P2 de lui corriger la veille du concours... Une enquête a été ouverte et une plainte contre X déposée par le président de l’Université. Le fait de se rendre coupable ou complice d’une fraude dans les examens et concours publics, outre les poursuites disciplinaires, est susceptible d’une condamnation de trois ans d’emprisonnement et 9 000 euros d’amende, rappelle aussi l'Université.

Les représentants étudiants – GAELIS, ensemble des associations et élus étudiants de Lyon Est – ne veulent pas en rester là. Ils exhortent le doyen à instaurer une « pause pédagogique » à partir du 8 janvier (jusqu'au 15) afin de laisser souffler les jeunes après les révisions. « Connaissant l'ampleur de la réorganisation administrative occasionnée, nous souhaitons que les étudiants en PACES aient droit à des jours de vacances », justifie GAELIS. Ils réclament aussi l'ouverture de la BU la deuxième semaine de Noël.

Une cellule d’écoute psychologique a été ouverte avec le service de santé universitaire, au 04 27 46 57 57.

* Ce prénom a été changé.