Dès le 1er mars 2018, les étudiants en santé (futurs médecins, infirmiers, etc.) pourraient envahir les cours de récré pour faire des actions de prévention.
En conformité avec la promesse de campagne d'Emmanuel Macron, ils devront en effet effectuer un « service sanitaire » de trois mois à partir de cette date, comme l'a précisé mercredi dernier le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Ce service sanitaire vise à familiariser les futurs professionnels « avec les enjeux de prévention et de promotion de la santé » et à réaliser « des actions de prévention dans des milieux comme l’école ou les entreprises », a expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn en conseil des ministres.
Les étudiants en santé seront-ils en lien direct avec les centres médico-scolaires ? Les médecins scolaires, déjà en situation de pénurie, devront-ils endosser le rôle de maître de stage ? Pour le moment, les modalités de ce nouveau service sanitaire restent floues, et de nombreux problèmes restent à régler comme la rémunération des carabins, leur protection assurantielle ou encore leur formation. « Les étudiants en école d'infirmier et en médecine apprennent à soigner, mais pas forcément la pédagogie auprès d’élèves d'une école primaire », a admis Christophe Castaner.
Prudence
S'il pourra sans doute susciter des vocations, ce service sanitaire est accueilli avec prudence, à ce stade, par les syndicats de médecins de l'Éducation nationale. « Nous avons peu de renseignements pour le moment et la mise en application de ce service sanitaire me semble extrêmement rapide, met en garde le Dr Marianne Barré (SNMSU-UNSA). Il faudrait aussi que les étudiants soient mieux formés à la prévention, qui est pour l'instant peu présente dans le cursus médical. »
Des précisions sur le service sanitaire devraient être données dans les prochaines semaines, à la demande aussi des étudiants. Une mission conjointe entre les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur doit être lancée en septembre « afin de formuler des propositions de mise en œuvre d'ici à la fin de l'année », a assuré le Pr Buzyn.
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