Le torchon brûle autour de la réforme du troisième cycle des études médicales. L'Intersyndicat national des internes (ISNI) et l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) dénoncent ensemble la « rupture unilatérale du dialogue au moment le plus critique », à l'issue d'une réunion le 18 janvier dans le cadre de la Commission nationale des études de maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie (CNEMMOP).
Alors que cette réforme entre dans sa dernière phase de concertation (avant son entrée en application à la rentrée 2017), les deux structures jeunes s'estiment « mises au pied du mur » dans un communiqué commun. « Nous refusons d'assister à cette mascarade qui consiste à nous faire cautionner en aveugle des textes majeurs », soulignent-elles. Les juniors demandent l'accès inconditionnel aux documents de travail actualisés afin de pouvoir les valider avant publication.
« Face à cette absence de concertation, de nombreux syndicats et associations nationales de spécialités médicales comme chirurgicales commencent à émettre de grandes réserves quant à cette réforme », notent-ils.
Front commun historique des anesthésistes-réanimateurs
Illustration du malaise autour de cette réforme, qui dépasse la jeune génération, c'est désormais l'ensemble des composantes de la spécialité d'anesthésie-réanimation qui se désole de la tournure des événements. Pour la première fois, onze structures de jeunes et seniors (SNPHAR-e, SMARNU, SNARF, SNJAR, ISNCCA et ISNI), universitaires (CNP-AR, CNU, collégiale et collège français des anesthésistes-réanimateurs) et la Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR) s'associent dans un « mouvement d'union nationale historique » qui dénonce l'impact de la réforme sur leur spécialité.
Dès décembre déjà, les jeunes anesthésistes-réanimateurs avaient tiré la sonnette d'alarme au sujet de la répartition des postes du nouveau Co-DES « DESARMIR », composé d'un diplôme d'études spécialisées en anesthésie-réanimation (DESAR) et d'un DES en médecine intensive-réanimation (MIR).
Ce front commun interpelle les pouvoirs publics sur la défaillance, à leurs yeux, du système de régulation et l'incohérence de la distribution des postes. « Cette répartition qui vise à réduire le domaine d'exercice de l'anesthésie-réanimation en expulsant ses médecins hors des réanimations et unités de surveillance continue (USC) est une remise en cause de la qualité de soins, un non-sens économique en santé et risque de conduire, à terme, à la mort de la spécialité », accuse-t-il.
Les organisations seront reçues le 25 janvier à la DGOS (direction du ministère) et réclament également une entrevue directe avec Marisol Touraine, sous l'égide du Conseil national professionnel d'anesthésie-réanimation.
Contacté par « le Quotidien », le Pr Benoît Schlemmer, aux manettes de la réforme du troisième cycle, n'a pas pu être joint dans l'immédiat.
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