Le plan d'action pour améliorer la qualité de vie au travail des médecins et des soignants hospitaliers, présenté lundi dernier par Marisol Touraine, a reçu un accueil plutôt favorable de la part des internes, qui veulent néanmoins juger sur pièces.
L'Intersyndicat national des internes (ISNI) souligne que « les internes sont une population de professionnels de santé particulièrement à risque. Cette stratégie devra être rigoureusement appliquée sans délai et sans dérogation ». En février dernier, le suicide de Maxime, interne au CHU de Marseille, avait provoqué un vif émoi. Le décès d'une interne de Bordeaux quelques mois plus tard avait également marqué les esprits.
L'ISNI rappelle que les textes réglementaires déjà publiés sur le respect du temps de travail et du repos de sécurité ne sont « toujours pas appliqués dans un certain nombre de centres hospitaliers récalcitrants, qui ne seront soumis à aucune sanction ». Le syndicat veillera donc à la concrétisation du plan d'action et sera « extrêmement vigilant à ce que cette dynamique ne soit pas qu'électorale ».
La nouvelle stratégie nationale comprend un volet sur les internes et les assistants, prévoyant notamment un guide de prévention sur les risques psychosociaux. Olivier Le Pennetier, président de l'ISNI, assure participer à l'élaboration de ce guide dont Marisol Touraine a annoncé la publication d'ici à fin décembre. « Le guide n'est pas encore rédigé, tempère Olivier Le Pennetier. Nous n'avons pas de date précise sur la diffusion. »
Les syndicats de jeunes vont enquêter
Ce n'est pas tout. L'ISNI s'apprête à lancer (au premier trimestre 2017) une enquête nationale aux côtés de l'ANEMF (étudiants), l'ISNAR-IMG (internes en médecine générale) et l'ISNCCA (chefs de clinique). Elle portera sur la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux. « Le bien-être, la charge et la répartition du travail, les tâches administratives, le droit au remords, les complications pour obtenir un stage lors d'une grossesse ou encore la relation avec les supérieurs seront des sujets abordés », précise Sébastien Potier, porte-parole de l'ISNI.
Fin novembre, l'ISNI avait déjà publié les résultats d'une enquête nationale et formulé plusieurs propositions pour améliorer les conditions de formation, la gestion du temps de travail, la revalorisation des rémunérations et la création de nouveaux postes de praticiens afin de rendre les carrières hospitalières plus attractives.
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU