Classée 24e des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi), Sarah Rebert, étudiante à Paris VII, a été la première à opter pour la médecine générale lors du choix des postes d'internat. La jeune femme de 26 ans explique les raisons de son choix.
LE QUOTIDIEN : Avec votre excellent classement, vous pouviez prétendre à n'importe quelle spécialité. Pourquoi avoir retenu la médecine générale ?
SARAH REBERT : Je défends à 100 % la médecine de premiers recours. Je n'ai pas voulu choisir une autre spécialité, j'ai préféré un domaine où je pourrais toucher à tout, m'intéresser à toutes les facettes de la médecine. La médecine générale était une évidence car elle offre cette perspective. J'ai hésité à prendre médecine interne, mais je ne voulais pas d'une carrière entièrement hospitalière dans laquelle tout le monde réalise le même parcours : master, thèse, clinicat, etc. Ce format est selon moi moins intéressant. Avec la médecine générale, on est plus libre de construire ses projets professionnels. C'est la spécialité la plus riche et la plus intéressante. Je trouve triste que des étudiants la choisissent par défaut. J'ai aussi choisi la médecine générale pour devenir urgentiste.
Pourquoi êtes-vous attirée par la médecine d'urgence ?
J'adore l'ambiance. Je suis attirée par les urgences depuis que je suis jeune, pourtant je n'ai aucun médecin dans la famille. J'ai pratiquement réalisé toutes mes gardes d'externat aux urgences. Cet été, j'ai encore effectué un stage de D4 dans ce service. Ce qui me plaît, c'est la gymnastique intellectuelle. Il faut être polyvalent. On passe d'un dossier à l'autre rapidement, c'est beaucoup de réflexion. Chaque cas est nouveau et aucune journée ne ressemble à une autre. C'est séduisant pour l'instant. À l'hôpital, quand j'ai annoncé à mes chefs que je partais en médecine générale, j'ai eu des bons retours. Pour l'internat, je ne sais pas par quoi je vais commencer. Notre maquette prévoit des stages obligatoires hospitaliers ou en ville, ainsi que des stages libres. Je souhaiterais en réaliser un en médecine interne.
Quels sont vos projets ? Envisagez-vous de vous installer ?
Je vais d'abord réaliser le diplôme complémentaire (DESC) de médecine d'urgence. Ma première partie de vie professionnelle, elle sera aux urgences, je veux aller au bout de ce projet. Mais, je ne conçois pas d'exercer le même métier toute ma vie. Je pense quitter l'hôpital et me diriger vers des structures plus transversales afin de développer un projet médical dans un cabinet libéral ou une maison de santé pluridisciplinaire. Je n'exclus pas non plus de partir à l'étranger. J'ai besoin de construire un projet qui a du sens et qui me parle.
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