« Les jeunes ont envie de s’investir dans cette révolution numérique pour en faire un outil d’amélioration des soins », déclare Stéphane Bouxom, porte-parole de l’ISNAR-IMG. « Aujourd’hui, la e-santé, c’est un sujet que l’on découvre petit-à-petit, avec des outils qui sont relativement mal connus et déployés », constate-t-il.
« Le numérique n’est pas du tout abordé durant notre formation, en dehors d’initiatives d’associations locales qui proposent des soirées de formation de façon sporadique », déplore l’interne. Lors de son 18e congrès à Nancy, l’ISNAR-IMG a mis en avant la problématique de la « médecine 2.0 » en appelant à octroyer une place à la santé numérique dès la formation initiale. « Le rôle de l’université n’est pas de nous expliquer la fonction et l’usage de telle ou telle application car cela change de façon exponentielle dans nos pratiques. C’est surtout de nous donner les clés pour critiquer positivement et négativement ces avancées, avec un regard éthique et moral sur les questions que cela peut soulever », résume le porte-parole de l’ISNAR-IMG. « Il y a de plus en plus d’outils e-santé qui vont être mis à notre disposition dans les années à venir. Il faut s’en saisir car si l’on ne fait pas en sorte de prendre les choses en main et y mettre notre vision des choses, le risque est de voir les personnes qui développent ce genre d’outils et les intérêts économiques prendre le pas au détriment du patient », craint Maxence Pithon, secrétaire général adjoint de l’ISNAR-IMG.
Téléconsultation
« L’apport du numérique va transformer nos pratiques probablement plusieurs fois au cours de notre carrière », poursuit Stéphane Bouxom. À ses yeux, la téléconsultation ne relèvera plus longtemps de l’avant-garde et intégrera le quotidien des nouvelles générations de médecins. « On n’y est pas forcément préparé, on a du mal à se projeter dans cette dynamique-là mais cela apparaît comme inévitable », estime-t-il. « La téléconsultation, on la voit aujourd’hui comme un médecin derrière son écran qui voit ce qu’il se passe dans une cabine à l’autre bout de la France. Mais la téléconsultation sera aussi le fait de colliger les données de santé issues d’objets connectés. Et l’utilisation de ces données pourra aussi être à la « base d’un nouvel échange avec le patient », ajoute-t-il.
Préserver l’humain
Le médecin « aura un vrai rôle d’expert et d’acteur de prévention », considère le porte-parole de l’ISNAR-IMG. Encore faudra-t-il que la nomenclature suive cette révolution numérique. « Une codification spécifique, c’est vraiment quelque chose que l’on attend afin de dégager du temps pour favoriser l’émergence d’une nouvelle médecine de prévention basée notamment sur l’analyse des données de santé », indique Stéphane Bouxom. Envisageant une carrière en milieu rural après avoir signé un CESP, Maxence Pithon voit dans l’apport des nouvelles technologies, « une solution pour parer à certaines difficultés que l’on rencontre pour les patients très isolés ». Mais le principal défi lié à cette révolution numérique sera de « préserver l’humanité de la relation avec le patient malgré l’intrusion croissante des nouvelles technologies dans les soins », conclut Stéphane Bouxom.
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