Une recrudescence des actes antisémites inquiète l'association des médecins israélites de France

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Publié le 02/11/2018

« Indigné et attristé », le Dr Bruno Halioua, dermatologue et président de l’Association des Médecins israélites de France (AMIF), s’alarme de la recrudescence des actes antisémites dans les facultés de médecine et à l’encontre des médecins juifs. « Il ne s’agit pas d’actes isolés. On assiste à une multiplication de comportements abjects que l’on pensait disparu. »

Son organisation, créée en 1948 pour assurer le soutien et la défense des étudiants en médecine et les médecins juifs survivants de la Shoah, a recensé les actes commis au cours du mois d’octobre 2018. La plainte médiatisée d’une étudiante en deuxième année de médecine pour injures antisémites proférées par d'autres étudiants de son université Paris-13 n’est malheureusement pas le seul événement à déplorer.

« Ceux qui ont commis ces actes ne méritent pas d’être médecins »

Le 8 octobre, un médecin juif a reçu pour la deuxième fois un courrier anonyme avec menace de mort. Le 19 octobre, des tags antisémites ont visé le doyen par intérim de la faculté de médecine de Créteil. « Certains de ces actes, parce qu’ils sont l’œuvre de futurs médecins, sont particulièrement préoccupants et doivent nous alerter. Ce n’est pas de l’humour carabin, qui reste dans le respect des personnes » s’inquiète le Dr Halioua.

« Ceux qui ont commis ces actes ne méritent pas d’être médecins » tranche-t-il. Selon lui, il est urgent de mener une réflexion sur la gravité des actes commis et sensibiliser les futurs médecins aux discriminations et à leurs conséquences. « Il est plus que nécessaire de rappeler l’importance de ne pas céder aux sirènes de l’intolérance qui vise les juifs, les homosexuels ou les immigrés » poursuit le dermatologue.

La visite, ce 2 novembre, de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, à la Convention nationale de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), où elle a rappelé la mise en place de référent sur ces questions dans chaque établissement, est perçue comme « un geste fort ».


Source : lequotidiendumedecin.fr