B. voulait faire des études littéraires. Finalement, il sera médecin. Mais ce jeune-homme de 27 ans, interne à l’hôpital d’Auch, a trouvé un moyen de satisfaire ses deux passions. Depuis le 26 novembre 2012, il publie chaque jour sur son blog, « AlorsVoilà », un billet où il raconte les anecdotes médicales que lui confient ses collègues.
Des histoires parfois drôles, souvent poignantes. Certaines remuent les tripes. Mais toutes sont véridiques. « Je ne publie que des anecdotes que m’ont racontées des internes que je connais. Je les écoute, je prends des notes et j’essaie d’en faire quelque chose d’agréable à lire », précise B. au « Quotidien ». Les textes sont courts, l’écriture nerveuse. En quelques lignes, B. tente de faire passer une émotion, de décrire ce qui se passe dans la tête des praticiens confrontés à la réalité du milieu médical. C’est bien là l’objectif de ce blog.
Réconciliation
« AlorsVoilà » est né pendant les manifestations de novembre, en pleine polémique sur les dépassements d’honoraires. Les médecins sont alors vilipendés par certains médias. « Un soir, en discutant avec d’autres internes, on a eu l’idée de ce blog, explique B.. On voulait raconter aux patients qui on était vraiment, leur faire sentir ce qu’était notre métier au quotidien, leur dire qu’on ne l’avait pas choisi par cupidité mais par passion, partager avec eux les émotions très fortes que l’on ressent chaque jour à l’hôpital. »
Apparemment, le message passe. Le blog a enregistré plus de 30 000 visites depuis sa création et B. confie qu’il reçoit de nombreux témoignages de soignants mais aussi de patients qui apprécient l’authenticité de la démarche.
Les commentaires affluent également sur le blog, comme celui de cfg: « On vous aime et personne n’ignore que vous faites un métier difficile. Bravo à vous les jeunes générations qui apprenez votre métier en enchaînant les heures de garde jusqu’aux limites du supportable. »
Catharsis
Le jeune-homme est bien décidé à poursuivre l’aventure, d’autant plus qu’il ne manque pas de matière. « J’ai gardé beaucoup de contacts notamment grâce à Facebook avec les étudiants que j’ai croisé au fil de mes études, explique-t-il. Ils m’envoient leur témoignage par mail. »
Les internes ne sont pas les seuls à se livrer. « Il arrive qu’un chef me prenne à part et me raconte des histoires parfois très très dures à entendre. J’ai l’impression que ça leur fait du bien d’en parler. C’est une sorte de catharsis. » La toile compte déjà de nombreux blogs personnels, animés par des soignants qui livrent au quotidien leurs émotions. Mais pour ceux que la plume ne chatouille pas, désormais, il y a B..
Aller sur AlorsVoilà.
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