« Internes épuisés, patients en danger ! »… Une centaine d’internes en blouses blanches ont défilé samedi 19 juin, pour exiger le décompte exact de leur temps de travail. En lieu et place de la répartition par demi-journée - trop floue - les internes exigent un décompte horaire, pour respecter les 48 heures maximum de travail hebdomadaire.
« 48 heures par semaine c’est la règle ! », scande la manifestation, initiée par l’InterSyndicale nationale des internes (ISNI). Le cortège s’est élancé de la Pitié-Salpêtrière, en direction du ministère de la Santé, dans l’espoir d’être reçu par Olivier Véran. Les internes par ailleurs ont reçu le soutien de syndicats « senior » : la CSMF, Action Praticiens Hôpital, Jeunes Médecins, ReAGJIR, l’UFML…
Dans le cortège, beaucoup dénoncent un épuisement professionnel croissant, qui met en danger les patients. « Il y a des abus de la part des hôpitaux, nous sommes en sous-effectif. Du coup, notre travail est bâclé », affirme une interne en médecine générale. « On souffre en silence, nous sommes épuisés. On se donne corps et âme à notre métier mais ne peut pas demander à des jeunes de 25 ans de sacrifier toute leur vie pour l’hôpital, pour leur métier », souffle Ambre, interne en service d’urgences à Paris.
Véran ne change pas de position
« Nous demandons une solution immédiate à ce problème gravissime », exhorte, Gaétan Casanova, président de l’ISNI. En pleine manifestation, une délégation d’internes est finalement reçue par un directeur adjoint du cabinet d’Olivier Véran. Vite partie, aussi vite revenue dans le cortège !
« Le cabinet nous a dit que tant que le Conseil d’État ne l’obligera pas à décompter notre temps de travail, il ne le fera pas », s’insurge Gaétan Casanova devant le perron du ministère de la Santé, alors que les internes exhortent Olivier Véran à descendre. En signe de protestation, et pour symboliser leur épuisement, les internes ont clôturé la manifestation en s’allongeant sur le bitume, et scandant d’une seule voix : « Internes, suicide, tous les 15 jours ».
Des obstructions au droit de grève signalées
En parallèle de la manifestation, une grève de 48 heures avait été lancée par l’ISNI, les 18 et 19 juin. « Et comme à chaque fois que les internes ou les médecins font grève, ils subissent une pression de la part de leur chef de service. Certains ont expliqué aux internes que s’ils faisaient grève, il y aurait clairement de graves conséquences sur leur cursus », rapporte Gaétan Casanova.
« Il y a eu des assignations abusives de directions hospitalières ! » poursuit le président de l’ISNI. Il assure que le syndicat est en train d’instruire minutieusement les dossiers : « À chaque fois que nous apprendrons qu’il y a eu obstruction au droit de grève, non seulement nous ferons un recours devant le tribunal administratif, mais aussi une plainte nominative au pénal. »
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre