Un classement sur le fil ou une discipline qui se révèle loin des attentes initiales : pendant les deux premières années d’internat, les carabins ont déjà la possibilité de faire valoir un droit au remords. Un changement de spécialité encadré, qui ne peut se faire qu’au sein de la même subdivision.
Entre 2017 et 2018, pas moins de 5 % des juniors ont ainsi exercé leur droit au remords, selon une étude de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) et de l’Administration universitaire francophone et européenne en médecine et odontologie (AUFEMO) publiée en 2021. Soit 824 internes en deux ans. En cinq ans, le taux de droit au remords a bondi dans toutes les spécialités médicales, passant de 1 % en médecine générale en 2013 à 3 % en 2018, ou de 6 à 9 % pour les spécialités chirurgicales. Pire, en frôlant les 13 % de reconversion, la biologie médicale a vu son taux de droit au remords multiplié par trois. Ce sont les futurs anesthésistes-réanimateurs et ophtalmologues qui délaissent le moins leur filière, avec seulement 2,4 % de remords. Ils sont suivis de près par les internes de radiologie (2,8 % de droit au remords). Dermatologie, médecine vasculaire, cardiologie et psychiatrie font également partie des disciplines les moins frappées par les reconversions.
Discipline connexe
À l’inverse, « quelques spécialités semblent présenter un taux particulièrement élevé de droit au remords », note l’ONDPS qui cite la médecine intensive-réanimation (21 % de remords), la néphrologie (16 %) et la médecine interne (16 %), soit « plus de trois fois le taux moyen », dévoile le rapport. Sans surprise, les internes ont davantage tendance à se réorienter vers une discipline connexe : de la médecine d’urgence vers la médecine générale, de la médecine intensive-réanimation vers l’anesthésie-réanimation. À noter que, pour changer de spécialité, l’interne doit avoir obtenu un classement aux ECN au moins égal à celui du dernier interne ayant pris un poste dans la nouvelle spécialité demandée.
Pour faciliter un droit au remords, considéré encore aujourd’hui comme difficile à exercer, l’Isni réclame de pouvoir le faire valoir sur l’ensemble du territoire, et non plus uniquement par CHU de rattachement. Le syndicat voudrait élargir cette possibilité jusqu’à la fin de la phase d’approfondissement, soit trois ans après le début de l’internat, au lieu des deux ans actuels.
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