MG France redoute une coquille vide, la CSMF un effet repoussoir

Dans cette affaire, les juniors pourraient trouver un peu de soutien auprès de leurs aînés, qui émettent également des craintes. Certes favorable à la 4e année d’internat, MG France souligne qu'elle doit être « dédiée à la maîtrise de tout l’environnement professionnel, administratif et territorial » et donc se dérouler dans un cabinet de médecine générale, avec des praticiens en activité. « Pour les internes, de nombreuses conditions sont indispensables à cet exercice et nécessitent un cahier des charges complexe qui doit impérativement être validé par les jeunes et les médecins en exercice », met en garde MG France, qui redoute « une coquille vide ». Le syndicat présidé par la Dr Agnès Giannotti met en garde contre des décisions précipitées « qui risquent de compromettre une fois de plus l’attractivité de la médecine générale ».

Président des Généralistes-CSMF, le Dr Luc Duquesnel fait la même analyse. « Cette année en plus doit être professionnalisante et surtout, les jeunes doivent être encadrés, et non pas être envoyés seuls dans des déserts médicaux, sinon ils arrêteront médecine ou ne choisiront plus la médecine générale », alerte le Dr Duquesnel.

Pas assez de MSU ? 

Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir) déplore une annonce sans concertation. « Cette 4e année ne doit pas constituer une coercition déguisée exigeant des internes de médecine générale de pallier les conséquences de décennies de non-investissement dans la santé », souligne le mouvement, qui pointe – comme d'autres – l'insuffisance du nombre de maîtres de stage des Universités (MSU) pour garantir une formation de qualité sur l'ensemble du territoire. 

Encore une fois, les ministères concernés s'efforcent de calmer le jeu. « Toutes les parties prenantes à cette réforme dont élus, étudiants, internes, médecins, patients, administrations et enseignants seront associés à cette concertation par la mission », affirme le gouvernement. À Ségur, on jurait ce lundi qu'« il ne s’agit pas d’aller vite »