En termes de démographie médicale, tous les départements ne sont évidemment pas logés à la même enseigne. Le dernier atlas du CNOM présenté ce jeudi montre, cette année encore, des grandes disparités régionales, même si les effectifs des généralistes baissent dans la majeure partie du territoire. L’analyse de l’Ordre révèle également que les déplacements d'effectifs se produisent dès la formation et juste après le diplôme. En effet dans certaines universités, il existe un fossé entre le nombre de postes offerts en médecine générale aux ECN et le nombre de diplômés dans la discipline dans la même fac quatre ans plus tard. C’est pour la ville de Paris que la différence est la plus grande, quasiment du simple au double. On remarque les mêmes phénomènes à Dijon, Tours, Reims et Strasbourg, et dans une moindre mesure Caen, Besançon, Grenoble, Saint Étienne, Nancy et Rouen. À l’inverse, certaines villes récupèrent davantage de diplômés par rapport à sa capacité de formation de départ. Parmi elles, on retrouve Toulouse, Brest, Bordeaux, Montpellier, Lille ou Lyon.
Plusieurs pistes peuvent être évoquées pour expliquer ces disparités. Certains départements de médecine générale ne font pas le plein aux ECN en médecine générale. Cette année, par exemple, Paris a laissé 131 postes vacants. Mais cela n'explique pas tout des écarts constatés. Le Dr Jean-Marcel Mourgues du CNOM évoque également la possibilité de « quelques droits au remords », de « migrations à l’intérieur du 3e cycle » ou des étudiants « qui tardent à passer leur thèse ». Par ailleurs, certains jeunes ne s’installent ou n’exercent pas forcément là où ils ont été formés. Par exemple à Bordeaux, même si la ville figure parmi les plus attractives pour les jeunes généralistes, 70% des internes en médecine générale qui y ont obtenu leur diplôme exercent en dehors de la Gironde sept ans après. 13% de ces diplômés girondins sont par exemple à La Réunion, 16% dans les Pyrénées Atlantiques et 8% dans les Landes.
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Autre apport de l'Atlas de l'Ordre : les mesures incitatives du dernier quinquennat, notamment destinées aux étudiants et jeunes médecins n’ont pas été si efficaces pour « repeupler » médicalement les territoires déficitaires. En effet, en moyenne depuis 2012, les zones déficitaires ont perdu 7,1% de leurs effectifs de MG et les autres zones 8%. La différence n’est donc pas significative, même si l’addition aurait peut-être été encore plus lourde pour les zones fragiles sans ces dispositifs. D'autant que, si l’on compare les zones ARS qui ont gagné des généralistes et celles qui en ont perdu, les pertes sont bien plus importantes que les gains. Le plan contre les déserts médicaux, présenté vendredi 12 octobre par Agnès Buzyn, devra donc proposer d’autres solutions que les seules mesures incitatives pour rémédier à la pénurie de généralistes dans certains territoires.
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