L'URPS Île-de-France avait déjà tiré la sonnette d'alarme l'an passé et la tendance se confirme : la démographie médicale francilienne se dégrade à grande vitesse. En un an – de mai 2022 à mai 2023 – la région a perdu 354 médecins libéraux, dont 244 généralistes. Une tendance « continue depuis les dix dernières années », précise la Dr Valérie Briole, présidente de l'instance régionale. Chaque année, la région perd « 160 médecins généralistes en moyenne, soit 1 600 départs non compensés » sur la décennie, ajoute-t-elle.
Surtout, le rythme des départs s'est accéléré sur les 12 derniers mois avec un taux supérieur de 48 % (par rapport aux années précédentes). Conséquence depuis un an, 300 000 patients franciliens se retrouvent sans médecin traitant. Cette détérioration de l'offre médicale frappe également les spécialistes mais « dans une moindre mesure », probablement grâce à « la possibilité pour eux de s'installer en secteur II », avance l'URPS.
Les conséquences de cette décrue se traduisent par une hausse moyenne de 5 % du nombre d'actes pour les généralistes qui restent en activité (4 651 actes en 2022 contre 4 459 en 2015). Une surcharge qui pose d'autres difficultés. « On travaille déjà plus de 55 heures par semaine, observe la rhumatologue. On ne voit pas comment on peut en faire plus ». Dans ce contexte, l'URPS francilienne s'opposera naturellement à toute solution contraignante ou punitive (adhésion forcée aux CPTS, régulation à l'installation, PDS obligatoire). À l’inverse, elle prône des mesures attractives dont la hausse du tarif de la consultation, l'ouverture du secteur II pour tous, l'incitation au cumul emploi retraite et l'ouverture de stages en libéral pour les internes.
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