Le local est trouvé, les formalités administratives sont bien avancées, et le démarrage de l’activité est proche. Mais avant de pouvoir recevoir le premier patient dans son cabinet flambant neuf, il faut planter le décor. Littéralement. Pour ce faire, mieux vaut s’y prendre avec méthode.
La première chose à faire est de définir un budget. Difficile de donner une moyenne, mais d’après le Regroupement autonome des jeunes généralistes installés et remplaçants (Reajgir), un minimum de 8 000 à 10 000 euros est à prévoir pour une installation basique. Le syndicat avertit que les coûts peuvent ensuite monter en fonction des besoins et des envies de chacun.
Le mobilier et l’informatique plombent le budget
Parmi les éléments qui coûtent le plus cher, on trouve la fameuse table d’examen. Celle-ci peut être très simple, mais son prix peut grimper en flèche si le médecin souhaite un modèle motorisé, ou encore un modèle avec des étriers pour les praticiens ayant une forte activité gynécologique.
Autre poste de dépense important : l’informatique. En plus du choix de l’ordinateur, de l’imprimante ou du lecteur de carte Vitale, il est important de s’appesantir sur la sélection du logiciel métier. Celle-ci peut être contrainte, en cas d’installation dans un cabinet de groupe, par exemple. Mais si ce n’est pas le cas, il faut passer beaucoup de temps à tester les versions d’évaluation et toutes leurs fonctionnalités, de préférence sans le commercial qui regarde par-dessus l’épaule ! (Une prochaine fiche détaillera ce point).
Le mobilier a également son importance, car on n’en change pas tous les mois. En plus de le sélectionner pour qu’il corresponde à ses goûts et à ses besoins, il faut se rappeler qu’il peut s’écouler plusieurs semaines entre le moment où on le commande et celui où on le reçoit… et qu’une fois que le mobilier est sur place, il faut encore le monter. Il s’agit donc d’un achat à anticiper tout particulièrement.
D’abord éprouver le besoin
Des jeux pour que les enfants patientent dans la salle d’attente au matériel d’entretien, en passant par les fournitures de bureau et les formulaires à commander à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ou à l’Agence régionale de santé (ARS), une foule d’autres éléments doit être envisagée.
Plutôt que d’être tétanisé par la peur d’oublier quelque chose, il est donc préférable se demander ce dont on aura besoin au début, et ce qui peut être acheté plus tard. Mieux vaut éprouver le besoin d’un ECG que d’en avoir acheté un et de se rendre compte au bout de six mois qu’il ne sert que très peu.
Faire baisser la facture
Cette démarche frugale permettra de dégonfler le budget, ce qui n’est pas superflu quand on sait que le médecin qui s’installe va très rapidement faire face à des charges nouvelles, notamment celles de l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) ou de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf).
Pour faire baisser la facture, on peut aussi éplucher les petites annonces (par exemple celles du Conseil départemental de l’Ordre des médecins), ou frapper à la porte de médecins qui s’apprêtent à partir à la retraite et dont le cabinet n’a pas de repreneur : ils seront heureux de donner une seconde vie à un matériel qui est souvent de bonne qualité et peut encore servir. On ne doit par ailleurs pas hésiter à scruter les soldes ou les fins de série et à faire jouer la concurrence en cherchant les meilleurs prix sur internet, y compris sur des sites étrangers qui proposent parfois des tarifs très avantageux.
Ne pas rester seul
Les banques peuvent venir en aide au médecin qui s’installe. Avec les taux d’intérêt particulièrement attractifs qui prévalent en ce moment, elles peuvent fournir un début de trésorerie qui sera vite remboursé.
Mais plus que son banquier, ce sont les pairs qui seront le plus utiles pour franchir le pas. Les syndicats ou les Union régionales des professionnels de santé (URPS) ont l’habitude de donner des conseils utiles. Et les confrères qui sont déjà passés par là sont toujours heureux de partager leurs tuyaux !
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