L'ouverture en novembre prochain des premières formations spécialisées transversales (FST) est tout sauf un long fleuve tranquille. Accessibles aux internes en fin de 2e année (et de 3e année l'an prochain), ces formations complémentaires prolongeront d’un an la maquette des futurs généralistes candidats et leur permettront d’acquérir une compétence spécifique dans un champ précis*.
Les candidats à une FST ou à une option devaient initialement se faire connaître avant le 30 juin. Du fait de la parution très tardive des postes ouverts par CHU et devant la colère des syndicats de jeunes, les étudiants en 3e cycle disposeront d'un délai supplémentaire. C'est en tout cas l'engagement qu'ont pris les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur lors d'une réunion de crise organisée lundi 1er juillet.
Un arrêté correctif attendu
« Nous avons obtenu l'assurance des ministères que les facultés pourront, si elles le souhaitent, prolonger le délai de candidature jusqu'à la fin du mois de juillet, explique au Généraliste Lucie Garcin, présidente de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Nous invitons donc les étudiants intéressés à prendre rapidement contact avec leur fac. »
De même, le nombre maximal de postes ouverts à une FST ou à une option (initialement fixé à 1816 postes de FST ou d'option) sera revu à la hausse. « Nous avons eu l'engagement des ministères de faire paraître un arrêté complémentaire à mi-juillet pour revoir la répartition des postes proposés », poursuit Lucie Garcin.
Une disposition a été prise pour améliorer l'offre de formation dans tous les territoires. En effet dans quelques subdivisions, aucun poste n'est ouvert pour certaines FST et options. Afin de prendre en compte les candidatures issues de ces régions exemptes de poste ouvert, davantage de postes seront proposés dans les subdivisions dans lesquelles les capacités de formation étaient plus importantes. Les étudiants pourront y postuler au titre de la mobilité. C'est ce que précise une lettre d'information publiée lundi sur le site de la Coordination nationale des collèges d'enseignants en médecine (CNCEM).
Gestion de crise
En fin de semaine dernière, les syndicats d'étudiants (Anemf) et d'internes (Isnar-IMG et Isni) avaient exprimé leur colère et dénoncé les très mauvaises conditions dans lesquelles les candidats pouvaient postuler.
La mise en place cette année des formations spécialisées transversales a été une « catastrophe », de l'aveu de Lucie Garcin : « L'ensemble des acteurs ne s'est pas saisi assez tôt de ce sujet et nous essayons aujourd'hui de gérer au mieux la crise ». En mai, les internes avaient déjà tiré le signal d'alarme pour déplorer que de « nombreux enseignants pilotes de FST n’aient pas fait leur travail » en n'ayant pas informé les autorités sur les capacités de formation des facultés. Conséquence de cette impréparation des pouvoirs publics, des étudiants en fin de 2e année d'internat ont préféré reporter leur candidature à l'an prochain.
« Il y aura, c'est certain, une sous-candidature des étudiants cette année », regrette Lucie Garcin. Pour éviter que ce scénario ne se reconduise l'an prochain, les syndicats d'internes ont demandé aux ministères une réunion en septembre sur les FST et options.
* 24 FST sont répertoriées mais six sont étiquetées comme « d’intérêt » pour la médecine générale : addictologie, prise en charge de la douleur, soins palliatifs, médecine du sport, médecine scolaire et expertise médicale et préjudice corporel. Les 18 autres peuvent rester accessibles pour les internes de médecine générale à condition d'être justifiées par un projet professionnel solide.
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