La pétition à succès des étudiants de sixième année (plus de 56 000 signatures ce jeudi 28 août) contestant vivement les nouvelles modalités du concours de l’internat, alertant sur l’inaccessibilité à de nombreux postes de spécialité pour la rentrée 2024-2025 et réclamant une réouverture de postes, a fini par faire réagir la Conférence des doyens de médecine, qui s’emploie à calmer le jeu. La conférence entend rappeler que « les mécanismes qui régissent l’internat restent fondés sur un choix de spécialité et de ville de formation par le mérite (et) que l’équité est bien respectée ».
Pour mémoire, la réforme qui entre en vigueur cette année, visant à mieux évaluer les compétences pratiques et le parcours des candidats à l’internat (et qui modifie aussi la procédure d’appariement), a abouti par ricochet à diminuer drastiquement les effectifs de la promotion 2024. En effet, quelque 800 élèves ont préféré redoubler cette année plutôt que de se risquer à jouer les cobayes de la nouvelle formule d’appariement. Une décision qui relève d’un « choix personnel », recadrent les doyens, un brin agacés.
En dépit des critiques, ils défendent la nouvelle procédure. « L’algorithme qui planifie les affectations de spécialités médicales garantit le meilleur choix possible, en fonction des vœux exprimés par l’étudiant et de son classement aux épreuves passées. Tout laisse penser que le fonctionnement est satisfaisant comme il l’a été dans la semaine du 19 août pour 256 étudiants engagés dans un Contrat d’exercice de service public (CESP) avec la totalité des étudiants affectés sur un poste d’interne dès le 1er tour », peut-on lire dans un communiqué.
Ouverts au dialogue… une fois la procédure de choix terminée
Circulez, rien à voir ? Cette réforme est « importante, favorable aux étudiants », balaie la conférence des doyens. Et s’il y a effectivement beaucoup moins de postes ouverts dans les CHU (environ un millier), c’est parce que le gouvernement les a adaptés « par nécessité » au nombre de candidats, comme chaque année. « Cela n’affectera que très modestement le fonctionnement des hôpitaux (…) car cette promotion 2024 s'intègre dans un internat de quatre ans à six ans avec des promotions antérieures qui totalisent plus de 40 000 internes et une promotion ultérieure qui devrait dépasser les 10 500 étudiants affectés à la rentrée 2025 », minimisent encore les doyens.
Quant à une ouverture plus large des postes cette année (réclamée par les étudiants), elle exposerait à une situation d’« iniquité majeure » vis-à-vis des générations précédentes et surtout suivantes « qui devront obligatoirement rééquilibrer les affectations dans les disciplines et les régions », juge encore la conférence.
Les représentants des doyens convient leurs interlocuteurs à une séance d’échanges « sur les sujets de la rentrée » le 10 septembre. Soit après la clôture des choix des néo-internes…
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