Si les gardes des internes ont été revalorisées depuis l'été 2022, cette augmentation ne concerne ni les Espic (établissements de santé privés d'intérêt collectif) ni les hôpitaux militaires, au grand dam des juniors.
Lassée de cette inégalité de traitement, l'intersyndicale nationale des internes (Isni) a décidé en assemblée générale d'un mouvement de grève illimitée à partir de ce lundi 9 heures. L'Isni avait déposé dès le 20 juin un préavis en ce sens, relayé ensuite sur ses réseaux sociaux, « concernant l’ensemble des activités des internes, docteurs juniors et faisant fonction d’interne ».
GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR DU 26 JUIN !
— ISNI - InterSyndicale Nationale des Internes (@ISNItwit) June 21, 2023
Retrouvez la déclaration individuelle et les infos ici : https://t.co/SLkSLUgdeW pic.twitter.com/UszL2WxD78
À la suite du rapport de la mission flash de François Braun de juin 2022, le gouvernement avait prévu une revalorisation des gardes et astreintes pour les médecins. Sous la pression des jeunes, celle-ci avait été ensuite élargie aux internes à la fin de l'été. Un arrêté du 31 août 2022, avec effet rétroactif au 1er août, a ainsi permis une majoration de 50 % des indemnités de garde des internes exerçant (uniquement) en « établissements publics de santé ». Comme pour leurs aînés, le coup de pouce a ensuite été reconduit périodiquement mais jamais pérennisé.
Choix de stages
Alors que les internes sont assez nombreux dans le privé non lucratif en Île-de-France, leur présence est très fluctuante en fonction des subdivisions, reconnaît l'Isni. Mais la différence de rémunération des gardes entre le privé non lucratif et les autres établissements du secteur public a pour conséquence que « les internes sont sérieusement en train de se demander s'ils choisiront des Espic pour leurs prochains stages », estime Olivia Fraigneau, ex-présidente de l'Isni, précisant que « tous les internes peuvent faire grève ». La balle est dans le camp du gouvernement. Plus largement, « l'Isni se mobilise pleinement pour que la majoration des gardes soit pérennisée, que les astreintes soient aussi revalorisées et que les internes soient rémunérés à leur juste valeur », défend l'organisation sur les réseaux sociaux.
La mission Igas sur la permanence des soins, qui est censée ouvrir la voie à la pérennisation des majorations promise par l'exécutif, est en cours, rappelle Olivia Fraigneau. Les internes, comme les praticiens hospitaliers qui seront en grève lundi et mardi prochains, commencent s'impatienter.
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