Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023 doit être présenté la semaine prochaine ce qui promet de relancer les débats autour du conventionnement sélectif qui apparaît plus menaçant que jamais. Il faut dire que le sujet de l’accès aux soins est sur toutes les lèvres et Emmanuel Macron a promis d’en faire un des enjeux prioritaires de Conseil national de la refondation.
Mais pas question pour les jeunes médecins de laisser ministères et élus décider de leur avenir sans prendre part aux discussions et être force de propositions. L’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l’intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le syndicat des remplaçants et jeunes généralistes (ReAGJIR) viennent donc d’annoncer qu’ils organisaient le 3 octobre un colloque sur l’accès aux soins.
Conscients des problèmes d’accès aux soins de la population avec 87 % des territoires considérés comme sous-dotés en médecin, « les futurs médecins et jeunes généralistes souhaitent apporter des réponses et des solutions et se prononcent une fois de plus contre la régulation à l’installation », écrivent les trois formations dans un communiqué. Ils rappellent qu’expérimentée à l’étranger en Allemagne, « elle se révèle inefficace ».
Faire reculer tous les déserts
Par ailleurs la problématique des déserts médicaux ne s’arrête pas à un souci de démographie des professionnels de santé puisqu’on parle en réalité souvent de déserts de services publics. « Quand un secteur manque de médecins, il manque aussi d’emplois, d’infrastructures d’accueil pour les plus jeunes et les plus âgés, d’écoles, de solutions de garde pour les enfants, de commerces, de loisirs, etc », soulignent-ils. « Les médecins sont donc eux aussi des citoyens acteurs du territoire qui subissent de plein fouet les conséquences de cette désertification. »
En amont de ce colloque qui se tiendra à la Fiap de Paris à partir de 14 heures, les jeunes médecins rappellent donc les axes sur lesquels il faut, selon eux, mettre l’accent. Ils appellent notamment à une amélioration de la formation avec, entre autres, le développement des stages ambulatoires avec davantage de maîtres de stages et des meilleures indemnités de transports et des solutions d’hébergement. Initier plus tôt les étudiants au travail en interprofessionnalité et aux différents modes d’exercice est aussi une clé.
Favorables aux délégations
Ils appellent une nouvelle fois à la création de guichets uniques pour favoriser le dialogue entre les jeunes médecins et les différents acteurs territoriaux et faciliter notamment les installations.
Sur l’organisation des soins, la jeune génération met en avant les délégations de tâches avec une revalorisation des autres professions de santé, et l’exercice regroupé. « Avoir un médecin par clocher est irréalisable. Cependant, nous avons la chance d’avoir une profession qui peut s’exercer de plusieurs façons et une des solutions réside dans le regroupement et la coopération de professionnels de santé qui accompagnent un bassin de population », soulignent-ils.
À l’image de leurs aînés, ils réclament aussi un allègement des tâches administratives et différentes procédures. « Ceci en vue d’agir à la fois pour libérer du temps médical mais aussi pour simplifier l’exercice libéral, facteur d’attractivité à l’installation. »
Enfin ils souhaitent le développement de l’éducation à la santé de la population.
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