La médecine libérale de papa, ce n’est pas vraiment pas son truc. Peut-être est-ce pour cela que, comme beaucoup de ses condisciples, elle n’a pas effectué le SASPAS, ce stage de mise en responsabilité au cabinet du généraliste. Pourtant, Lucie Ginoux, première à avoir choisi médecine générale aux ECN de 2008, a découvert avec bonheur la profession au cours de six mois en médecine générale à Paris dans deux cabinets différents : « Ces deux excellents généralistes m’ont appris plein de choses, m’ont fait découvrir le travail avec des réseaux de soins et m’ont permis de confirmer mon goût pour la médecine générale?».
On l’aura compris, Lucie Ginoux ne regrette rien dans son choix de la médecine générale, alors que tant de spécialités s’offraient à elle. Elle confie même qu’elle aurait souhaité que l’internat dure encore plus longtemps pour pouvoir se former davantage. La liste des stages effectués par la jeune femme est pourtant impressionnante : outre la médecine générale en secteur 1 chez l’un, en secteur 2 chez l’autre, elle compte un stage en cardiologie, un en gériatrie, un en pédiatrie et un en gynécologie. Joli parcours qu’elle a d’ailleurs complété en goûtant à la réa et aux urgences. Car, on oubliait de vous le dire : elle a aussi complété son parcours d’interne par un DESC d’urgences…
Un copieux plein-temps
Et c’est donc tout naturellement dans ce secteur qu’elle a trouvé son ancrage cette année au SMUR de Gonesse dans le Val-d’Oise. Un point d’attache, si l’on peut dire, tant il est vrai qu’en réalité, elle passe ses nuits et ses journées à parcourir le département dans le camion d’intervention du SMUR… De ces services souvent décrits comme sous-dotés, elle concède les moyens restreints, mais visiblement elle apprécie dans le métier d’urgentiste l’absence totale de routine.
Pour autant, même si elle effectue un copieux plein-temps, Lucie Ginoux n’a pas dit son dernier mot. Elle n’exclut pas un travail mixte, alliant par exemple urgences et médecine de ville. Mais pas dans n’importe quelle condition. Elle confie que sa crainte de désormais jeune PH est de se retrouver seule, non seulement au plan médical, mais surtout face au casse-tête de l’entrepreneur. Alors, comme elle le dit elle-même, « si une opportunité se présentait en médecine salariée, pourquoi pas ? » Mais une installation en libéral, sûrement pas…
« Quand on parle de l’URSSAF et de toute cette paperasse, ça me paraît hyper-angoissant », avoue-t-elle. Et d’ajouter, bien dans son époque : « En libéral, il n’y a pas de garantie de salaires. C’est un risque que tout le monde ne peut pas se permettre ». à entendre la jeune femme, ces deux freins expliqueraient à eux seuls que les jeunes préfèrent remplacer et remplacer encore avant de passer éventuellement un jour en libéral. Mais pour elle, visiblement, sa religion est faite.
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