Le Conseil scientifique chargé d'éclairer les décisions du gouvernement concernant la politique de lutte contre l'épidémie de Covid-19 a rendu un avis « favorable » pour raccourcir à sept jours la durée d'isolement des personnes testées positives au coronavirus et des cas contacts, contre quatorze actuellement, a déclaré mardi le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une intervention sur France Inter.
« Le Conseil scientifique est favorable à ce qu'on puisse (...) réduire la période de mise à l'abri dans un certain nombre de situations et passer de 14 à sept jours », a-t-il déclaré sur France Inter. Mis en place en mars dernier, le Conseil scientifique publie régulièrement ses avis sur le site du ministère des solidarités et de la santé. L'avis du conseil sur la durée de la quarantaine n'est à ce jour pas encore disponible. La décision sera prise formellement « vendredi en cours d'un conseil de défense », ce qui « va nous donner un peu de temps pour solliciter d'autres experts pour la mise en place » de cette mesure, a ajouté le ministre.
Une contagiosité qui baisse fortement après 5 jours
« On est davantage contagieux dans les cinq premiers jours, ou qui suivent les symptômes ou qui suivent la positivité d'un test. Et ensuite cette contagiosité diminue de façon très importante, et au-delà d'une semaine, elle demeure mais elle est très faible », a-t-il argumenté.
Selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un malade symptomatique est placé en quarantaine pendant 13 jours au minimum, c'est-à-dire au moins 10 jours après le début des symptômes, et avec au moins trois jours additionnels d'isolement sans symptômes (par exemple, un patient dont les symptômes ont duré 14 jours sera en quarantaine pendant 14+3 jours, soit 17 jours après le début des symptômes). Pour les patients asymptomatiques, la quarantaine peut cesser au 10em jour qui suit la PCR positive.
Pour Olivier Véran, raccourcir la période d'isolement favorisera « une meilleure adhésion » car aujourd'hui « on constate qu'un grand nombre de Français ne respecte pas la quatorzaine », a poursuivi le ministre qui assure que cette décision n'est pas motivée par « des raisons de priorisation économique ».
Au cours du même entretien, Olivier Véran a également annoncé le déploiement de tests de dépistage rapides du coronavirus, dits « tests antigéniques », à partir de cette semaine. Dès mercredi l'AP-HP devrait utiliser ces tests dont les résultats sont obtenus en 15 à 20 minutes.
Le ministre a par ailleurs souligné l'importance de la « priorisation » des patients pour réaliser les tests de dépistage, annoncé fin août. Alors qu'un million de tests par semaine sont désormais réalisés en France, « on ne peut pas davantage augmenter - en tout cas pas massivement - le nombre de tests, donc c'est sur la priorisation qu'il faut travailler » pour réduire les délais pour les personnes prioritaires, a-t-il insisté.