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Les libéraux de santé retrouvent le moral

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Publié le 28/11/2019
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Situation professionnelle mieux perçue, recommandation de leur métier à un jeune : le climat chez les libéraux de santé reprend des couleurs, selon l'observatoire annuel CMV Médiforce. Les généralistes restent les plus réfractaires aux réformes.

84% des radiologues libéraux se déclarent satisfaits de leur métier, chiffre en augmentation

84% des radiologues libéraux se déclarent satisfaits de leur métier, chiffre en augmentation
Crédit photo : PHANIE

Un sursaut d'optimisme ! Les conclusions du 8e observatoire annuel* CMV Médiforce tranchent avec le contexte social morose et la colère des hospitaliers. Elles confirment l'embellie du moral des libéraux de santé, amorcée l'an dernier. Selon l'étude, le climat est sous le signe de l'apaisement, les professionnels se montrent plus fiers de leur métier et de leurs pratiques, avec une satisfaction qui atteint 5,7/10 (le niveau de 2011). 

Cette bonne tendance s'explique d'abord par l'amélioration de la satisfaction globale concernant la pratique de leur métier : 85 % des libéraux de santé se déclarent satisfaits (contre 75 % en 2017). Quant au futur, les radiologues et les ophtalmologues sont les plus optimistes (71 % et 67 %) devant les pharmaciens (58 %), quand d'autres libéraux restent plus prudents (47 % d'opinions positives chez les généralistes, les infirmiers et les kinés et seulement 33 % pour les chirurgiens-dentistes).

Autre indice de l'amélioration, 65 % des sondés recommanderaient certainement ou probablement leur métier à un jeune (record depuis six ans), et ce d'abord pour des raisons d'intérêt du travail puis de liberté, loin devant les avantages et les revenus. La hausse de cet indice est plus significative chez les radiologues que parmi les généralistes. Parmi les raisons de non-recommandation, sont citées dans l'ordre les contraintes administratives et financières, la dévalorisation du métier puis les réformes. Les généralistes évoquent aussi « le manque de protection sociale ». 

Clivage

Quelles sont les réformes ministérielles en santé qui recueillent l'assentiment de ces indépendants ? Les libéraux dans leur ensemble plébiscitent la relance du DMP (78 %), la reconnaissance et l'extension de la pratique infirmière avancée (62 %), la téléconsultation (61 %) et la généralisation de la e-prescription. La création des assistants médicaux (45 %), la recertification (44 %) et la réforme de la régularisation des praticiens à diplôme étranger (PADHUE) sont moins appréciées.    

Mais si l'on analyse cette fois le seul panel « médecins généralistes », ces derniers se montrent nettement plus réfractaires aux réformes que les autres libéraux. La téléconsultation tombe à 47 % d'opinions favorables chez les omnipraticiens, tout comme la pratique infirmière avancée (45 %), la mise en place des CPTS (42 %), le recrutement des assistants médicaux (35 %), la recertification (23 %) et l'autorisation donnée aux pharmaciens de prescrire des médicaments pour pathologies bénignes (18 %)… Les médecins de famille sont les moins favorables aux réformes « en raison d'une réduction de leurs responsabilités se traduisant par une possible perte de patientèle », suggère l'observatoire.  

* Enquête réalisée par l'observatoire CMV Médiforce des professions libérales de santé 2019 et IPSOS du 3 juillet au 9 septembre 2019. L'enquête quantitative a été menée auprès de 484 professionnels libéraux de santé répartis en sept professions : chirurgiens-dentistes, infirmiers libéraux, kinésithérapeutes-ostéopathes, médecins généralistes, pharmaciens, radiologues et ophtalmologues.

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin