Il y a six ans, lors des dernières élections URPS, elle était arrivée troisième dans le collège des généralistes, avec 20,3 % des suffrages exprimés, derrière MG France (31,3 %) et la FMF (27,6 %). Cette année, la CSMF entend laver l’affront et s’imposer comme le syndicat de référence chez les médecins de famille lors des élections professionnelles qui se dérouleront par voie électronique du 31 mars au 7 avril.
Mercredi, le Dr Luc Duquesnel, président de la branche généraliste de la confédération, a présenté le programme avec lequel son syndicat tentera de remporter le scrutin. Un projet en dix points, adopté à l’unanimité lors d’une assemblée générale organisée le week-end passé, que le syndicat détaillera à l’aide de vidéos en ligne jusqu’à la tenue des élections. Si le généraliste de Mayenne (Mayenne) assure que ces points sont tous aussi importants les uns que les autres, les deux premiers « constituent aujourd’hui l’épine irritative la plus importante pour les médecins de famille », précise-t-il.
Une priorité, la revalorisation de l'acte
Sans surprise, la revalorisation de la rémunération des généralistes est une priorité. Le syndicat indique qu’il se battra pour un acte de base à 30 euros. « Nous ne pouvons pas nous contenter de revalorisations forfaitaires qui masquent l’absence d’une véritable revalorisation de l’acte, qui est attendue par tous les omnipraticiens », prévient le Dr Duquesnel. Le leader souligne une fois encore la différence abyssale entre les moyens accordés à la ville et à l’hôpital lors du Ségur de la santé, l'été dernier. « Un acte à 30 euros, c’est le minimum attendu pour une médecine générale libérale de qualité, qui respecte le patient et le médecin », insiste-t-il.
Outre cette hausse du tarif du C, les Généralistes-CSMF réclament une nouvelle « hiérarchisation du tarif des actes en fonction de leur contenu et de leur complexité ». « Nous avons commencé à obtenir cela dans le cadre de la crise sanitaire, avec la revalorisation de l’intervention des généralistes en Ehpad et les consultations de prévention Covid, relève le Dr Duquesnel. Cela doit se poursuivre, il ne faudra pas balayer cela d’un revers de main quand on considérera que l’état d’urgence est terminé. La prévention, ce n’est pas que contre le Covid. » Après les élections, le syndicat entend profiter de la reprise des négociations conventionnelles, dont il avait claqué la porte, pour porter appuyer cette revendication. « Il n’y aura pas que le PowerPoint de l’Assurance maladie, il y aura aussi le nôtre », assure Luc Duquesnel.
Autre « épine irritative » : la défense du métier et des prérogatives des médecins de famille face aux multiples assauts. « Nous sommes la profession médicale la plus attaquée par d’autres professions de santé », estime le généraliste mayennais. Dernier exemple en date : la proposition de loi de la députée LREM et rhumatologue Stéphanie Rist dont l'une des dispositions (qui n'a finalement pas été adoptée) prévoyait la mise en place d’un statut de sage-femme référente permettant aux maïeuticiennes « d’avoir un rôle d’orientation dans le parcours de soins pour toutes les femmes de plus de 16 ans ». « Cela crée une confusion majeure avec le rôle du médecin traitant au détriment des patientes, juge le Dr Duquesnel. C’est incompatible avec la coordination des soins qui est dévolue par la loi au médecin traitant. » Et le patron des Généralistes-CSMF de rappeler que le médecin de famille est le seul professionnel pouvant « aussi bien prescrire un traitement curatif qu’en assumer les conséquences ». « Aucun traitement n’est anodin », martèle-t-il.
Davantage de formation, moins de contraintes pour le cumul emploi-retraite
Le syndicat se battra également pour augmenter le nombre d’heures de formation continue requis de 21 à 40 heures annuelles, avec au passage une meilleure indemnisation. « La crise a révélé la nécessité pour les médecins de davantage se former », justifie le Dr Duquesnel. Les Généralistes-CSMF revendiquent par ailleurs le droit pour les médecins en cumul emploi-retraite « de travailler en toute liberté en ayant des charges proportionnelles à leur activité ». Actuellement, de nombreux confrères désireux de continuer à pratiquer seraient découragés par des charges trop élevées, selon le Dr Duquesnel.
Enfin, la branche généraliste de la CSMF ambitionne de s'établir comme le syndicat des jeunes médecins de famille. Pour cela, le syndicat mise sur le rajeunissement et la féminisation de ses listes et promet de se battre pour obtenir des aides financières « conséquentes à l'innovation des cabinets médicaux » afin notamment de permettre aux médecins généralistes « de soigner à distance, de suivre ses patients en continu, de mieux gérer son organisation interne, d'optimiser les relations avec l'hôpital ». « L'objectif est de permettre aux généralistes est de soigner mieux et plus tout en préservant sa qualité de vie », explique le Dr Duquesnel.
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