La CSMF encourage la recertification mais pose ses conditions

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Publié le 14/03/2018
Dr Jean-Paul Ortiz

Dr Jean-Paul Ortiz
Crédit photo : GARO/PHANIE

Le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, tout juste réélu, est revenu ce mercredi sur les chantiers prioritaires qui rythmeront son prochain mandat de quatre ans, parmi lesquels figure la recertification (ou accréditation) des médecins.

Le Dr Ortiz s'est dit « déçu de ne pas faire partie » de la mission confiée au Pr Serge Uzan, chargée de plancher sur les modalités de cette future procédure du maintien du niveau de compétence. En effet, seuls les syndicats de jeunes médecins ont été conviés aux côtés de représentants hospitalo-universitaires, des collèges professionnels, de la HAS ou de l'Ordre. 

La CSMF salue toutefois l'initiative prise par la ministre de la Santé Agnès Buzyn de lancer une recertification pour tous les médecins, chantier qu'elle avait annoncé en octobre dernier à l'occasion du congrès de l'Ordre. « Il faut pouvoir garantir à la population le fait que tous les médecins sont à jour de leurs connaissances », estime le Dr Ortiz.

Le président de la CSMF souhaite que la profession garde la main sur la recertification, condition indispensable pour qu'elle soit un succès. Il insiste sur la nécessité de définir le rôle de chaque acteur de la formation, tout au long de la carrière de médecin. Dès la faculté, la formation initiale doit selon lui s'ouvrir sur tous les modes d'exercice, en particulier libéral. « Il faudra également développer encore plus les stages de 3e cycle en ambulatoire avec des aides au logement, des indemnisations kilométriques », explique le néphrologue de Cabestany. 

Même modèle mais plus de moyens

La CSMF prône plus de moyens pour la formation continue, tout en restant sur le modèle déjà existant. Il demande ainsi à ce que l'Agence nationale du DPC « finance tout ou partie des démarches de mise à jour cognitive et d’évaluation de la pratique dans ce développement professionnel continu ». Les formations délivrées doivent selon lui « tenir compte de la pratique » et être encouragées.

Il souhaite également que l'évaluation des connaissances et des pratiques reste aux mains des Conseils nationaux professionnels (CNP) pour les spécialistes et du Collège de médecine générale (CMG) pour les généralistes. Enfin, la CSMF plaide pour que l'Ordre des médecins ait un rôle de contrôle des formations « tous les trois ou cinq ans », précise Jean-Paul Ortiz dans son programme.

La recertification entre aussi selon le président de la CSMF dans la logique du développement de la pertinence des soins. Un médecin bien formé est en effet un médecin qui réfléchit à sa pratique. « Chaque professionnel a l’obligation individuelle d’assurer une formation pour mettre à jour ses connaissances. Nous avons collectivement la responsabilité́ d’avoir des organisations et des soins délivrés au moindre coût. Cela passe donc par le développement de la pertinence des actes », conclut le Dr Ortiz.


Source : lequotidiendumedecin.fr