Dr Philippe Boutin (URPS-ML) :  « La profession a tout à gagner à s'engager dans une démarche qualité »

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Publié le 29/08/2018
Philippe Boutin

Philippe Boutin
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LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN : La qualité est le fil rouge des Rencontres de La Baule (30 et 31 août), à l'initiative de la conférence nationale des URPS médecins libéraux. Pourquoi ce thème ?

Dr PHILIPPE BOUTIN : Ce thème est historique pour les Unions. L'une des missions confiées aux Unions régionales des médecins libéraux (URML) créées en 1994, devenues ensuite des Unions régionales des professionnels de santé (URPS), était l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Dans les années 2000, il y a eu un coup d’arrêt à cette mission première avec l’arrivée du développement professionnel continu (DPC). C'est regrettable car nous étions arrivés tout doucement à la valorisation de la formation continue. En tout cas, la profession a tout à gagner à s'engager dans une démarche qualité et à le montrer à titre personnel ou collectif. Aujourd'hui, il est question de mettre en place une recertification. C'est d'actualité !

Agnès Buzyn a annulé sa venue à La Baule. Comment l’interprétez-vous ?

Sa venue était prévue de longue date. Il y a eu une annulation de dernière minute que nous regrettons au regard de la dynamique territoriale souhaitée par le gouvernement. Les contraintes d’agenda ont été présentées comme obligatoires. Dont acte. Il faudra voir en 2019 s’il s’agit d’un problème conjoncturel ou d'un souci par rapport aux unions.

Le plan de transformation du système de santé va être présenté très prochainement. Ne craignez-vous pas un virage hospitalier au détriment de la ville ?

Nous ne faisons pas de politique-fiction. Attendons les annonces. Jusqu'à présent, la ministre de la Santé parle davantage de virage ambulatoire, c'est-à-dire de sortie du monde hospitalier que de l’inverse, me semble-t-il. En tout cas, il n’y a pas de signaux qui vont davantage dans le sens hospitalier.

L’article 51 de la loi Sécu 2 018 permet d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits. Comment allez-vous accompagner les URPS ?

La Conférence nationale des URPS a un rôle technique et d'accompagnement des Unions. Nous attendons des remontées de terrain mais nous savons que le nombre de projets est variable selon les régions. La Nouvelle-Aquitaine, le Grand Est ou l'Auvergne-Rhône-Alpes ont des projets soumis à candidature au niveau régional.

Pour l’instant, nous avons des réunions trimestrielles d’information, de concertation par rapport à la gestion des projets avec les ARS. La conférence fera un suivi interrégional des projets mais nous ne les porterons pas. Nous ferons le lien entre les Unions, les promoteurs des projets, les ARS et les syndicats. Ces derniers doivent rester vigilants pour éviter que les projets court-circuitent les conventions nationales avec des rémunérations dérogatoires. 

Propos recueillis par Loan Tranthimy

Source : lequotidiendumedecin.fr