Le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) s'est indigné après la diffusion dans « Complément d'enquête » (émission de France 2 du 25 février) d'un sujet montrant un médecin homéopathe établir un faux certificat de vaccination lors d'une consultation.
Dans cette émission consacrée à la vaccination, un médecin généraliste et homéopathe filmé en caméra cachée (8min20) tamponne le carnet de santé d'un enfant sans l'avoir vacciné. Il propose également à sa patiente une prescription à base de « granules » qu'il définit comme un « vaccin homéopathique » qui selon lui « immunise mieux ».
« En aucun cas, contre la vaccination »
« Les médecins homéopathes ne sont pas contre la vaccination, en aucun cas ils refusent de vacciner, tient à éclaircir le Dr Charles Bentz, président du SNMHF. Il ne faut pas faire l'amalgame entre un médecin homéopathe et un médecin anti-vaccin. »
Le faux certificat de vaccination est « un acte réprimé par le code de déontologie médicale et la loi », rappelle le syndicat. Concernant les explications données lors de la consultation au sujet du vaccin homéopathique, le Dr Bentz explique être choqué par le geste de ce médecin et affirme qu'elle « ne correspond à aucune pratique validée ».
En novembre dernier, en raison de soupçons de fausse déclaration de vaccination, un pédiatre tourangeau, avait été suspendu, à la demande de l'ARS Centre Val-de-Loire. Un enfant de neuf ans atteint du tétanos avait dû être hospitalisé dans un état grave pendant deux mois. Les investigations avaient confirmé que cet enfant n’était pas vacciné contre le tétanos, contrairement à ce qui était indiqué sur son carnet de vaccination par le pédiatre qui le suivait.
De la suspension à la radiation
« Outre la mise en danger du patient, on pourrait se poser la question des compétences et de la conscience professionnelle de ces médecins », explique le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologique de l'Ordre des médecins.
Les médecins établissant de faux certificats de vaccination se heurtent au code de déontologie médicale, rappelle-t-il. Leur acte peut conduire à des sanctions disciplinaires allant d'une suspension temporaire de 3 à 18 mois à une radiation. « Tout dépend de la récidivité et de la chronicité », précise le Dr Faroudja. En cas de contraction de pathologies liées à la non-vaccination, la responsabilité du médecin est par ailleurs engagée.
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