LE GOUVERNEMENT a beau donner des gages aux praticiens libéraux, les syndicats restent en alerte.
Le Dr Christian Jeambrun, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), se méfie : « J’ai l’impression qu’on est en train de nous réorganiser sur le territoire sans s’attaquer directement à nous. » Quels sont les signaux qui inquiètent le syndicaliste ? La façon, par exemple, dont les agences régionales de santé (ARS) distribuent les enveloppes "Permanence des soins", explique-t-il. Ou encore le sort fait aux libéraux intervenant en EHPAD. Ou bien les appétits nouveaux des cliniques privées, notamment évoqués dans nos colonnes par le groupe Générale de Santé (« le Quotidien » du 28 mars).
Sur ce dernier point, le Dr Jeambrun a une vision particulière de la stratégie des cliniques : « Il y a d’abord, analyse-t-il, cette idée des pouvoirs publics de nous regrouper en maisons de santé. C’est gentil mais nous leur disons quand même de le faire avec l’accord des médecins libéraux ! Là-dessus, les nouvelles instances dirigeantes de Générale de Santé se mettent à s’intéresser à l’articulation du système hospitalier privé avec le parcours de soins. Je me dis dans un premier temps qu’ils se penchent sur la chirurgie ambulatoire mais, en lisant la presse, je réalise que le nouveau patron de Générale de Santé va plus loin. "Pourquoi ne prendrais-je pas en charge les maisons pluridisciplinaires ?", s’interroge-t-il en substance. » Pas d’accord, s’indigne Christian Jeambrun ! « Se profile ce que j’appelle le Sodexo de la santé : on fait la même chose partout sous des appellations différentes. Dans le système Générale de Santé, on va transformer le médecin exerçant dans la maison pluridisciplinaire en "petit libéral". Il travaillera dans un outil qui ne lui appartiendra plus, devenu propriété d’une grande chaîne. Il faut que les médecins soient très attentifs, ils vont vite comprendre ! » L’analyse du SML est partagée par l’Union Collégiale (UC). « Le grand capital s’allie au collectivisme fomenté par la loi HPST pour tenter de mettre à mal l’exercice libéral de la médecine plébiscité par la grande majorité des Français », dénonce le syndicat présidé par le Dr Meyer Sabbah.
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