La Fédération des médecins de France (FMF) a décidé de prendre au mot le chef du gouvernement après son entretien au « Quotidien », la semaine dernière, dans lequel il disait vouloir réduire les actes inutiles. « En luttant contre les actes inutiles grâce à la pertinence (...), nous redonnons du temps aux soignants et du sens à leur engagement », plaidait le Premier ministre dans nos colonnes.
Chiche, lui répond la FMF. Tout en précisant qu'il est « évidemment impossible de décider à l'avance quelle consultation sera inutile », que « la simple réassurance d'un patient inquiet est un bénéfice » et qu'« il n'y a pas d'acte foncièrement inutile », le syndicat a établi une petite sélection d'actes réalisés par les médecins libéraux et qui peuvent être supprimés « sans problème ».
Non-contre-indication à la danse de salon
Il y a d'abord les consultations administratives réclamées « pour remplir les dossiers d'assurances », les consultations pour les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) « révisées pour un oui ou pour un non » mais aussi les actes pour l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), normalement « du ressort des services des conseils départementaux ».
Dans un autre registre, le syndicat de Jean-Paul Hamon se passerait volontiers des consultations de non-contre-indication « à la danse de salon, pétanque, fitness, gymnastique volontaire et voyages scolaires », et tous les autres « certifalacon », selon le qualificatif de la FMF.
Certificat enfant malade
Ce n'est pas tout. Pour libérer du temps, la FMF a déniché une autre catégorie d'actes non pertinents : les consultations motivées par le fait que les patients, « qui ont soigné tout seuls leur gastro-entérite ou leur syndrome grippal », ont besoin de l'aval du médecin pour un arrêt de travail d'un, deux ou trois jours. « Dans de nombreux pays, les arrêts courts ne nécessitent pas la signature du médecin », objecte le syndicat.
Même agacement au sujet des consultations motivées « uniquement par la nécessité pour les parents d'obtenir un certificat médical "journée enfant malade" pour leur employeur parce qu'ils ont gardé leur enfant chez eux le temps qu'il se remette d'une affection bénigne », ou encore parce que certains chefs d'établissement exigent un certificat en cas d'absence scolaire, ce qui est contraire à la réglementation, selon la FMF.
Au terme de cette énumération un brin ironique, le syndicat se veut très sérieux. « De façon générale, il suffirait d'alléger notre charge administrative pour nous redonner du temps de soin, conclut le syndicat. Monsieur le Premier ministre, la balle est dans votre camp » ! À bon entendeur…
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