À quand la sortie de crise pour les « privés de thèse » ?

« Privés de thèse ? Je dirais plutôt privés d'exercice », ironise auprès du « Quotidien » Arnaud Deloire, en charge de cet épineux dossier au SNJMG.

Depuis cinq ans, une centaine de médecins généralistes ayant été au bout de leur internat, ayant très souvent remplacé au début, mais n'ayant pas soutenu leur thèse dans les délais impartis par la réglementation, ont été interdits d'exercer. « La réglementation a changé en 2004, rappelle Arnaud Deloire. Les médecins avec un ancien statut [résident] avaient jusqu'en 2012 pour valider leur thèse ». Mais malgré les huit années pour obtenir le sésame, les aléas (problèmes de santé, familiaux, mauvaise information, etc.) ont empêché une centaine d’entre eux de tenir ce délai et de valider leur cursus… Aucune dérogation n'a été prévue pour ces situations souvent dramatiques.  

« Depuis 2012, on essaie de rectifier le tir, reprend Arnaud Deloire. Un décret avait été prévu par la loi montagne de 2016 ... ». Malgré les promesses d'une parution en novembre 2017, c'est le silence radio, une situation aberrante pour le SNJMG. 

Remise à niveau

Un projet de décret dont le « Quotidien » a eu connaissance prévoit la régularisation de ces praticiens à plusieurs conditions. Dans un premier temps, une commission élargie (Ordre, syndicats médicaux représentatifs, universitaires, DGOS) examinerait les dossiers au cas par cas pour autoriser ou non leur réintégration. Différents préalables seraient posés dont la remise à niveau pratique et théorique grâce à des stages d'internat. Selon le SNJMG en effet, ces généralistes de 45 ans en moyenne n'ont pas exercé pendant plusieurs années. Certains se sont même reconvertis. Une fois cette formation complémentaire validée, ils devraient soutenir leur thèse pour s'inscrire à l'Ordre puis exercer dans une ou plusieurs zones médicalement sous-dotées, comme le prévoit la loi montagne.