C'est la deuxième fois en quelques semaines que les cinq syndicats de médecins libéraux représentatifs communiquent d'une même voix. Après la retraite en septembre, c'est le Service d'accès aux soins (SAS), la future superplateforme de régulation promise par Agnès Buzyn pour l'été 2020, qui préoccupe la CSMF, la FMF, Le BLOC, MG France et le SML.
Après avoir été auditionnées par la mission lancée par la ministre de la Santé, les cinq organisations posent ce lundi clairement leurs exigences, avec deux lignes rouges.
La première a trait à la prise en charge par la médecine de ville des demandes de soins non programmés (SNP). Les libéraux exigent que le futur SAS puisse être en mesure de proposer aux patients qui le sollicitent des rendez-vous sur des créneaux « libérés ou ouverts aux demandes de SNP » et « selon les organisations territoriales, sous réserve de conditions d'accès à définir ». Ils demandent à cet égard une gestion paritaire du SAS « entre médecine ambulatoire et services de l'État ».
Le second point de crispation concerne la régulation. Les syndicats remettent sur la table la nécessité de maintenir un numéro de téléphone dédié à la continuité des soins par la médecine de ville. Ils proposent à nouveau « le 116 117, appuyé par une vaste campagne pédagogique grand public et une valorisation des actes de SNP et/ou une astreinte garantie ».
Ces deux revendications sont considérées comme « les conditions de réussite » de la réforme. « Les syndicats médicaux n'accepteront jamais une mise sous tutelle de l'organisation de la réponse aux demandes de soins non programmés », mettent en garde les cinq organisations.
Rapport fin novembre
Contacté ce lundi par « Le Quotidien », le Dr Alain Prochasson, l'un des quatre membres de la mission chargée d'un rapport définissant les contours du futur dispositif, s'est défendu d'envisager de « mettre qui que ce soit sous tutelle ». Le généraliste libéral de Metz assure être « le plus objectif possible » et « comprendre parfaitement les demandes et inquiétudes de tous les acteurs ».
Sans donner de gages clairs aux syndicats, le médecin qui est aussi trésorier de la CSMF garantit deux « maîtres-mots » qui guideront le travail de la mission : « communication aux usagers et respect des dispositifs qui existent déjà ». La mission devra rendre son rapport à la fin du mois de novembre.
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