Ils ont quitté la commune de Fresnay-sur-Sarthe pour s'installer à 200 km de distance, à Saint-Vaast-la-Hougue, dans la Manche. Un couple de médecins crée aujourd'hui la polémique pour avoir profité opportunément des aides à l'installation accordées par l'Assurance-maladie dans les déserts médicaux.
Selon le journal « Ouest France », qui a le premier évoqué cette affaire, les deux praticiens ont touché 93 750 euros pour passer ainsi d'un désert à l'autre, avec l'engagement d'exercer cinq ans dans le secteur.
La maire de Fresnay-sur-Sarthe, Fabienne Labrette-Menager, qui a vu partir ses deux derniers généralistes, s'en est indignée sur les réseaux sociaux. « Ils ont quitté Fresnay le 15 décembre 2021... Écœurant », écrit l'élue sur Facebook.
À RMC, elle confie que les deux médecins avaient annoncé leur souhait de partir à la retraite au mois d'octobre dernier. « On accepte, puisque ça faisait plus de 25 ans qu'ils exerçaient » dans la commune, raconte-t-elle. Mais, deux mois et demi plus tard, le 1er février, ils ouvraient leur cabinet à Saint-Vaast-la-Hougue.
Interrogé par « Ouest France », le directeur de la caisse primaire de la Manche confirme l'information tout en affirmant que les deux médecins sont dans leur droit. « On est dans une logique de liberté totale d'installation », explique-t-il au quotidien régional, tout en reconnaissant que le dispositif d'aide à l'installation peut avoir des « effets qui peuvent être perçus comme pervers, des effets d'aubaine ».
Pas de quoi convaincre l'édile de la commune privée de médecins. « Comment l’État peut-il accepter de verser 100 000 euros à des médecins qui ont déserté un territoire sous-doté pour s’installer deux mois après à une centaine de kilomètres... Les patients abandonnés apprécieront ! », s'étrangle Fabienne Labrette-Menager.
La maire lance aujourd'hui un appel auprès des étudiants en médecine pour les inciter à s'installer dans sa commune de 2 500 habitants. « On est dans la panade », confie à RMC cette élue qui espère l'installation de trois ou quatre généralistes pour répondre aux besoins du bassin de population de 23 000 personnes.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre