Le Dr Bernard Court a souhaité retrouver ses racines en Ardèche. Après avoir passé sa (première) vie à l'étranger et à faire des remplacements en milieu hospitalier, il a décidé de s'installer… à 71 ans dans une maison de santé pluriprofessionnelle ouverte à Montpezat-sous-Bauzon, un village de 950 habitants. « Je dois faire mes preuves », confie-t-il au « Quotidien ».
LE QUOTIDIEN : Vous avez décidé de vous installer à l’âge où beaucoup de médecins sont à la retraite. Pourquoi ?
Dr BERNARD COURT : Je suis originaire du Vigan dans le Gard et j’ai fait mes études à Montpellier. Après l’obtention de mon diplôme de médecin généraliste, j’ai eu l’opportunité de travailler en tant que médecin pour le groupe Total au Sahara pendant cinq ans. J'étais séduit par cette région et j'avais décidé de rester jusqu’en 2004.
Après mon retour en France, je ne souhaitais pas m’installer ou prendre un poste de salarié car je voulais avoir du temps pour pouvoir retourner deux ou trois fois par an au Sahara. J’ai fait des remplacements dans toute la France, dans les hôpitaux, les cliniques mais très peu en ville. En février 2020, j'ai voulu enfin me fixer. Pour moi, il n'y aura pas de retraite tout de suite ! Je continuerai à exercer la médecine tant que je suis actif.
Pourquoi avoir fait le choix d'un village rural ?
Je voulais m’installer en Ardèche d'où ma famille était originaire et retrouver mes racines. Mon grand-père était de Burzet. En regardant sur Internet, j’ai vu qu’à Montpezat-sous-Bauzon, la mairie recherchait un médecin pour une maison de santé pluriprofessionnelle en création. Cela correspondait à mes souhaits car je voulais m’installer dans une région où il y a un besoin de médecins.
J’ai pris alors contact avec le maire et fait tous les papiers. La mairie m’a loué un logement. Entre-temps, il y a eu l’épidémie et le confinement alors j’ai dû attendre jusqu’au 2 juin pour pouvoir enfin poser ma plaque. L’exercice rural me plaît et il est prévu que j’aille travailler une ou deux journées par semaine dans d’autres villages aux alentours qui n’ont pas de médecins.
Comment les patients ont-ils accueilli votre arrivée ?
Montpezat est une commune rurale de 950 habitants, sans médecins depuis sept ans. Les patients devaient consulter dans un autre village à 17 km. Donc, à l’annonce de mon installation, ils étaient contents d’avoir un médecin sur place. Personne ne m’a fait de réflexion lorsqu'ils ont appris mon âge ! Au contraire, les patients qui sont le plus souvent beaucoup plus âgés que moi préfèrent des médecins âgés, même si la confiance se gagne avec le temps et que je dois faire mes preuves.
Vous avez surtout travaillé à l'hôpital. Pourquoi l'avoir quitté pour l’exercice libéral ?
À force de travailler dans les hôpitaux, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de conflits entre les médecins et le personnel paramédical. J’ai l’impression que les médecins étaient de moins en moins écoutés. Et puis avec mon âge, je pense que personne ne voudrait m’embaucher à l’hôpital. Pour ces raisons, j’ai décidé de quitter ce milieu pour exercer comme médecin libéral. Dans la maison pluriprofessionnelle, je ne serai pas seul car il y a des infirmières et il y a de la place pour un autre médecin.
Le Dr Bernard Court s'était également confié à France 3 le 24 juin (vidéo)
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale