Installée aux Trois-Moutiers dans la Vienne depuis 2019, mais débordée et épuisée par son énorme activité, le Dr Cécile Richard se dit « prête à tout » pour donner envie à de jeunes médecins de s'installer dans son territoire. La généraliste de 38 ans, originaire de la banlieue parisienne, exerce actuellement seule dans un cabinet médical qui comptait il y a six ans jusqu'à quatre médecins généralistes. « À Loudun, ville voisine, ils étaient douze, souligne-t-elle. Ils sont cinq aujourd'hui… »
12 à 13 heures par jour
Dans ce contexte de pénurie médicale, la jeune femme ne compte plus son temps, « jusqu'à 12, voire 13 heures par jour ». Du lundi au samedi matin, elle enchaîne consultations et visites sans oublier les gardes, une fois par mois. « Je savais que ça allait être très dur mais je ne pensais pas à ce point-là, confie-t-elle. Aujourd'hui, je suis sur une corde raide. » Résultat, le Dr Richard en est à son deuxième arrêt pour syndrome d’épuisement – un mois en mars dernier et à nouveau quinze jours en septembre.
Celle qui a toujours voulu exercer à la campagne ne baisse pas les bras, au contraire. Dès son arrivée dans cette commune de 1 800 habitants (5 000 âmes pour le canton), elle a entamé la recherche de confrères par le biais de sites gratuits, des réseaux sociaux ou d'annonces dans des magazines spécialisés. En vain. « Il y a une méconnaissance de notre territoire », regrette-t-elle. D'où sa décision de prendre le taureau par les cornes et de planifier elle-même un « week-end séduction à l'attention des jeunes médecins », ces 13 et 14 novembre, à l'instar d'une initiative similaire qui avait bien marché en Ardèche.
Limitation à l'installation
Avec l'appui du maire de la commune voisine (Saint-Léger-de-Montbrillais), la généraliste propose ainsi la découverte du secteur avec une nuit dans un cottage à Center Parcs, grâce au soutien du directeur. Au programme également : visite du château de La Mothe-Chandeniers, balade dans le domaine de Roiffé, etc. « Je voudrais parler de nous et montrer le cadre agréable de notre campagne, plaide-t-elle. À 20 minutes de Chinon ou à 50 minutes d'Angers, de Tours et de Poitiers, on a une école, des commerces et un cadre de vie hyperattractif. »
Si elle prône en priorité le compagnonnage des internes dans les zones sous-denses, elle se dit favorable à limiter les nouvelles installations dans les territoires surdotés pour mieux répartir les médecins. « Oui pour une forme de régulation, suggère-t-elle, en donnant la priorité à l'installation dans les zones surdotées à ceux qui ont déjà exercé deux ans dans une zone déficitaire. »
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