Bernadette Pécassou (« Sous le toit du monde ») a tranché : « Je suis de celles qui restent » (1) est le roman du chemin des origines. Un chemin que l'héroïne s'efforce de suivre quand elle reçoit, après la mort brutale de son mari, un briquet de collection qui lui était destiné alors qu'il ne fumait pas. Sa quête la conduira du site Internet Le Bon Coin, où sont bradés tant d'objets souvenirs devenus inutiles, à leur terre natale du Sud-Ouest, que le couple avait quittée pour la région parisienne.
Secret de famille et retour au pays natal aussi avec « Orages de l'été » (2), de Tamara McKinley (« la dernière Valse de Mathilda »), qui nous vaut de belles descriptions de l'Australie avant l'urbanisation. Le récit se situe en 1947 et l'héroïne, fragilisée par les horreurs qu'elle a connues en tant qu'infirmière durant la guerre et intriguée par des documents qui ont ébranlé ses certitudes concernant ses origines, n'a de cesse de percer les secrets qui nimbent son enfance. Au risque de s'opposer à sa famille restée au pays.
« Quand soufflera le vent de l'aube » (3), d'Emma Fraser, déroule sur plus de quinze ans, à partir de 1903, la saga de deux amies, l'une fille de métayers qui rêve de devenir infirmière, l'autre fille de médecin qui veut suivre les traces de son père. Originaires de l'île de Skye, en Écosse, elles vont se former chacune de son côté puis se retrouver, durant la Première Guerre mondiale, sur les fronts de France et de Serbie, avant d'être rattrapées par un lourd secret qui les ramènera à leur terre natale.
Avec « Ava » (4) se termine la série « De mères en filles » (« Alice », « Ariane », « Anaïs »), dans laquelle Dominique Drouin raconte sur un siècle le destin de quatre artistes, des femmes de caractère résolues à faire leur propre bonheur. On aborde les années 1970 et Ava trouve sa voie dans l'écriture pour la jeunesse, mais elle ne se sent à sa place ni dans sa famille adoptive au Québec ni auprès de sa mère naturelle. Son bonheur serait-il en Provence, la terre de naissance de sa grand-mère ?
Enchaînant les succès depuis « la Maison aux esprits », Isabel Allende met en scène, dans « l'Amant japonais » (5), une octogénaire. Afin de favoriser l'idylle de son petit-fils et de l'infirmière qui s'occupe d'elle dans la résidence pour personnes âgées où elle a choisi de s'installer, elle entreprend de raconter sa vie : sa fuite de Pologne dans les années 1930, son installation chez son oncle et sa tante à San Francisco, son amitié avec son cousin et son histoire d'amour, impensable dans les années 1940 et 1950, avec le fils du jardinier japonais.
Toujours fidèle au rendez-vous de l'été, Janine Boissard offre, avec « Voulez-vous partager ma maison ? » (6), une comédie joyeuse et émouvante, dans laquelle une femme devenue veuve à la cinquantaine se lance dans la colocation afin de conserver sa belle maison en bord de Loire. S'y installent plusieurs personnages atypiques, dont une éthologue passionnée par les animaux, un réflexologue chinois et une illustratrice pour enfants. Laquelle ne tarde pas à transformer leur quotidien en enfer, d'autant qu'un redoutable secret de famille se fait jour.
Angelika, veuve également, a décidé elle de transformer son salon de coiffure en un lieu de rencontre, car son ambition est de rendre les gens heureux. S'y croisent ainsi divers personnages aux personnalités fantasques… qui font plus ou moins bon ménage. Auteure de romans policiers très connue en Suède, Anna Jansson a écrit, avec « Quand le destin s'emmêle » (7), une comédie pleine de fantaisie et d'optimisme, puisque notre héroïne va croiser un soir le regard d'un homme mystérieux qu'elle surnomme Arsène Lupin. Le nouvel amour de sa vie ou bien un Serial Lover arnaqueur ?
La tragédie n'est jamais loin de la comédie. Avocate spécialisée dans le droit de la famille dans le Connecticut, Wandy Walker donne, avec « Tout n'est pas perdu » (8), un thriller psychologique dérangeant autour d'une jeune fille de 15 ans qui a été violée. Pour découvrir le coupable de l'agression, on ne suit pas l'enquête policière mais les dires des acteurs du drame, qui se succèdent dans le cabinet du psychiatre. Le thérapeute suscite et interprète les propos de chacun – avant de devenir lui-même acteur d'une intrigue parfaitement maîtrisée.
Pour le major de gendarmerie Remangeon, le retour en Sologne, n'est pas un choix. Il doit y affronter son passé de « fils du sorcier » (son père était rebouteux) et le souvenir de la disparition de son épouse dix ans auparavant, tandis qu'il voit la pauvre région de son enfance transformée en un eldorado de la chasse. Installé dans le Berry depuis plus de trente ans, Pierric Guittaut (« la Fille de la pluie ») nous plonge, dans « D'ombres et de flammes » (9), dans la réalité sociale de cette région toujours sous l'emprise de la superstition et désormais la proie de toutes les convoitises.
(1) Flammarion, 275 p., 21 €.
(2) L'Archipel, 407 p., 22 €.
(3) Robert Laffont, 522 p., 22 €.
(4) Hugo & Cie, 334 p., 16,95 €.
(5) Grasset, 318 p., 20 €.
(6) Fayard, 299 p., 20 €.
(7) Robert Laffont, 354 p., 22 €.
(8) Sonatine, 341 p., 21 €.
(9) Gallimard, 302 p., 18 €.
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