* « Mary Toft ou la Reine des lapins » a pour cadre le Surrey en 1726, quand une paysanne accouche de plusieurs lapins écorchés ! Horrifiés, le médecin du village et le pasteur se retranchent l'un derrière son savoir, l'autre derrière les mystères de la religion. Le bruit se propage, les docteurs londoniens s’affolent, l’affaire émeut jusqu’au roi George, et bientôt c’est tout le peuple qui attend un nouveau « miracle ». Comme le lecteur, qu'arrive à persuader l’auteur ! Un tour de force de l’écrivain américain Dexter Palmer (« le Rêve du mouvement perpétuel »), qui fait de ce fait-divers aussi vrai qu’incroyable un conte philosophique passionnant et grinçant autour du rapport entre science et croyance. (Quai Voltaire, 442 p., 24 €)
* Auteur d’une quinzaine de romans et de deux essais sur le système de santé français (« Patients, si vous saviez » et « les Fossoyeurs »), Christian Lehmann a réuni dans « Tenir la ligne » ses chroniques sur le coronavirus parues dans « Libération » de mars 2020 à novembre 2021. Il y montre son quotidien de généraliste face à la pandémie et se fait aussi lanceur d’alerte. Il démonte les fausses informations qui circulent sur les vaccins et dénonce les manquements du gouvernement, l’absence de moyens de l'hôpital public, autant que les théories complotistes. (L’Olivier, 503 p., 19 €)
* Toujours passionné, après 35 ans de carrière, par les morts et les énigmes qu’ils soulèvent, Michel Sapanet, qui dirige l’institut médico-légal du Poitou-Charentes au sein du CHU de Poitiers, publie le 5e opus de ses « Chroniques d’un médecin légiste », sous le titre « Autopsies ». La trentaine d’actes criminels étudiés, des « violences ordinaires » à des affaires hors-norme, entraîne le lecteur vers une réalité médico-légale parfois très éloignée des fictions des écrans. (Plon, 324 p., 20 €)
* Considérée comme une référence en Grande-Bretagne après plus de trente ans d’exercice en tant que psychiatre médico-légale et psychothérapeute et la publication de plus d’une centaine d’articles universitaires, le Dr Gwen Adshead décrypte la psychologie des criminels dans « les Racines de la violence » (avec Eileen Horne), qui rassemble 11 portraits de tueurs en série, violeurs ou pyromanes. Son objectif étant, à travers ces récits de souffrance et de violence, de nous donner une autre perspective sur ce que nous appelons le « mal » et de nous amener à appréhender d’un regard nouveau celui ou celle que nous appelons un « monstre ». « En gardant à l’esprit que nous avons tous plus de points communs que de différences. » (Kero, 392 p., 21,90 €).
* À 83 ans, Francine Leca, la première femme à être devenue chirurgien cardiaque en France, chef de service à Laënnec, puis à Necker, avant de fonder Mécénat Chirurgie Cardiaque avec Patrice Roynette, se dévoile. C’est la journaliste Brigitte Petitgand, son amie et famille d’accueil de l’association qui a fêté ses 25 ans et ses 3 500 enfants opérés du cœur, qui a pris la plume pour retracer la carrière de cette pionnière dans « Ayez du cœur pour qu’ils en aient un ». (Kero, 227 p., 17,90 €, droits reversés à l’association)
* Médecin, créatrice en 2003 de l’association Les Champs de Booz, qui vient en aide à des femmes seules demandeuses d’asile, Tristane de Choiseul a choisi d’illustrer, à travers la trajectoire personnelle de Douha Al Maari, cinquante ans de l’histoire de la Syrie, ainsi que la tragédie des réfugiés politiques. « La Rebelle d’Alep » raconte, à la première personne, le mariage de Douha avec un homme violent, son divorce, son arrestation en 2011 pour avoir manifesté contre le régime, son exil avec ses deux fils, ses tribulations à travers cinq pays, avant d’arriver en France en 2015 et de se reconstruire. (Albin Michel, 312 p., 19,90 €)
* Malentendante comme Louise, l’héroïne de son premier roman, Adèle Rosenfeld n’a pas écrit avec « les Méduses n’ont pas d'oreilles » un témoignage sur le handicap, mais un pur récit littéraire en forme d’immersion dans l’imaginaire d’une femme prise en tenaille entre la peur du silence et les failles du langage. Louise, qui s’est accommodée jusque-là de lire sur les lèvres, hésite à accepter une audition synthétique via un implant cochléaire : si cela veut dire mettre un terme aux erreurs, malentendus et incompréhensions qui ont compliqué ses débuts de vie amoureuse et professionnelle, c’est aussi abandonner son univers très particulier plein d’images et d’ombres poétiques. Un univers qu’elle tentera de préserver grâce à un herbier sonore. (Grasset, 236 p., 19 €)
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