LA GUERRE en ex-Yougoslavie, c’est il y a à peine un peu plus de 15 ans. Avec des massacres et des crimes sur lesquels toute la vérité n’est pas encore faite. C’est le rôle du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), institué par l’ONU dès 1993 et qui juge actuellement Radovan Karadzic. Dans une relative indifférence.
Le cinéaste allemand Hans-Christian Schmid (« Requiem ») avait, avec son co-scénariste Bernd Lange, envie de réaliser un thriller sur un thème contemporain, à la manière des films du « New Hollywood », dit-il. Et il braque ainsi les projecteurs sur une guerre européenne déjà oubliée et sur l’impossibilité de construire la paix et un semblant de démocratie sans se compromettre avec certains des anciens bourreaux.
Le scénario, intelligent et aux multiples ramifications, tourne autour de deux femmes : une procureure, qui s’attache à faire condamner pour crimes contre l’humanité un militaire disposant de nombreux appuis politiques – et autres – dans son pays, et une jeune Bosniaque exilée à Berlin qui pourrait se révéler un témoin décisif. La juriste est loin d’avoir les mains libres car le tribunal manque de moyens et les pressions, internes et externes, sont nombreuses pour que l’affaire soit réglée le plus vite possible, quitte à faire fi de la vérité et de la justice.
De La Haye à Berlin en passant par la Bosnie, le récit file à un train d’enfer, avec ce qu’il faut de rebondissements, d’action et de suspense pour faire un bon thriller et le minimum de scènes explicatives pour qu’on comprenne qui tire les ficelles et quelles sont les ramifications des décisions internationales. Sans oublier la psychologie fouillée des deux personnages principaux, l’une dans les doutes sur sa fonction et le prix de la justice, l’autre dans la tentation de tout oublier. Kerry Fox (primée pour son rôle dans « Intimité » de Chéreau) et Anamaria Marinca (remarquée dans le film roumain « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », palme d’or à Cannes) sont à la hauteur de leurs rôles. Les autres acteurs ne sont pas moins efficaces.
Le film n’est pas à l’affiche de nombreuses salles, c’est dommage.
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