CINEMA - « Tous les soleils », de Philippe Claudel

Après la pluie...

Publié le 06/04/2011
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Crédit photo : TH. VALLETOUX

LES ANGLO-SAXONS ont le génie des formules raccourcies, malheureusement intraduisibles en français. « Tous les soleils », comédie qui parle du deuil, est bien, comme beaucoup l’ont dit, un « feel good movie ». C’est d’ailleurs ce qu’a voulu l’écrivain et cinéaste Philippe Claudel après un premier film dramatique, « Il y a longtemps que je t’aime » : « Je ne suis pas un génie et ce film ne révolutionne pas la comédie, dit-il. J’aimerais seulement que les gens soient heureux en le voyant et qu’ils ressortent en ayant le sourire après avoir fréquenté des hommes, des femmes, qui par certains aspects ressemblent à ce qu’ils vivent, à ce qu’ils mènent et leur ont fait du bien de façon un peu intelligente, sensible et divertissante. »

Soit, à Strasbourg, un veuf, sa fille de 15 ans, qui vit ses premiers émois amoureux, et son frère, qui se présente comme un réfugié politique et refuse de sortir tant que Berlusconi sera le maître de l’Italie. Alessandro est en crise. Il ne supporte pas d’avoir en face de lui une adolescente alors qu’il voit toujours une gamine. S’il mène une existence normale, entre son travail de professeur d’histoire de la musique et sa bande d’amis, il ne veut pas oublier son épouse disparue. Et il reste proche de la mort, car il fait la lecture à de grands malades hospitalisés (d’où un beau rôle poignant pour Anouk Aimée).

Son désarroi de père largué est l’un des ressorts du comique du film, l’autre étant le personnage du frère, qui apporte tout son sel à un récit sinon quelque peu conformiste dans l’évocation des sentiments et dans ses dialogues.

Strasbourg est très cinégénique, et même par moments un peu trop carte-postale pour touristes. Les acteurs sont parfois en roue libre. Mais ils ont été bien choisis : outre Anouk Aimée, citée plus haut, Stefano Accorsi, qui est aussi craquant que nécessaire, Neri Marcorè, savoureux en anar attardé, la jeune Lisa Cipriani, Clotilde Courau.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8939