LES LIVRES DES MÉDECINS

« Après.com », d’Henri Gé

Publié le 08/04/2013
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Il signe son premier roman Henri Gé, comme son vrai prénom, Henri Gérard, mais aussi comme les initiales d’hépato-gastro-entérologue. Chef de clinique assistant dans un hôpital de la périphérie parisienne, Henri Duboc, né en 1979, s’est lancé dans l’écriture en partant d’expériences de fin de vie, pour faire connaître le quotidien de ce type de soins et ce qui se passe dans la tête d’un médecin qui franchit une porte avec une mauvaise nouvelle, mais aussi pour réfléchir sur la mémoire numérique et les problèmes éthiques et spirituels qu’elle implique – et tout simplement parce qu’il éprouvait le besoin vital de « faire autre chose que ce métier de plus en plus prenant ».

Qu’on se rassure cependant. Il a choisi l’anticipation et un ton évitant le morbide. Le narrateur, un jeune cancérologue, imagine un site appelé Memoriam où les défunts gravent leurs souvenirs, avec films, voix, opinions, idées… Mais comment éviter les dérives en tout genre ? Le livre pose la question en nous projetant en 2053 dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise – où sont enterrés les frères Van Gogh –, où le système anime les hologrammes des défunts que l’on a connus et avec lesquels on peut discuter. Un futur proche dont la vision mérite qu’on s’y arrête. Pour sourire et réfléchir à la fois.

Éditions Velours, 284 p., 16,90 euros.

« Folies et déraisons en Bretagne d’antan », de Philippe Carrer

L’enchanteur Merlin, l’hérétique Eon de l’Étoile, le duc de Bretagne Pierre II, le tueur en série et compagnon de Jeanne d’Arc Gilles de Retz, le poète Jean Meschinot ont en commun d’avoir été crédités d’une forme de folie. Philippe Carrer, qui a dirigé les services psychiatriques de plusieurs grands hôpitaux et a signé, notamment, deux ouvrages d’ethnopsychiatrie, explore ainsi à nouveau les ressorts mentaux de la civilisation bretonne à travers ces personnages si différents. En évoquant, outre les différentes formes de folie, les manières dont la population percevait et prenait en charge ces malades.

Coop Breizh, 224 p., 13,90 euros.

« Sarah Bernhardt et le Docteur Pozzi », de Catherine de Costa et Francesca Miller

En 1868, au Quartier latin, une jeune comédienne rencontre un étudiant en médecine. Sarah Bernhardt et Samuel Pozzi vont s’aimer puis devenir amis et ne cesser d’échanger des courriers, jusqu’à la mort du gynécologue en 1918, assassiné par un de ses patients. Caroline de Costa et Francesca Miller ont eu accès à plus d’une centaine des lettres envoyées par celle qui devient la première diva internationale au père de la gynécologie française et racontent, dans ce livre, l’histoire de leur relation – elle l’appelle « Docteur Dieu » – et de leurs carrières. Elles avaient déjà évoqué, dans « The Lancet », en août 2009 (« le Quotidien » du 29), l’épisode de l’amputation de Sarah Bernhardt en 1915.

Caroline de Costa est gynécologue-obstétricienne et professeur de gynécologie à la faculté de médecine James Cook, en Australie. Francesca Miller est journaliste à Los Angeles.

Éditions Glyphe, 304 p., 22 euros.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9232