Classique
Voici enfin traduit de l’allemand l’ouvrage de Klaus Lang « Celibidache et Furtwängler - Le Philharmonique de Berlin dans la tourmente de l’après-guerre », publié en 1988 et révisé en 2009 (Buchet-Chastel, 444 p., 23 euros). Il conte la fascinante relation entre deux chefs d’orchestre qui ont dirigé l’orchestre toujours le plus prestigieux d’Europe, l’Orchestre philharmonique de Berlin, aujourd’hui Berliner Philharmoniker. Wilhelm Furtwängler en fut de 1922 jusqu’à l’apocalypse de 1945 le patron omnipotent, modèle que reprendra son successeur Karajan avec encore plus de pouvoirs. Or, après-guerre, Furtwängler fut accusé d’avoir participé à la propagande des Nazis. Le procès qui, en 1946, lui permit d’être blanchi, fut long et laborieux et ne lui laissa guère le temps de profiter de ce blanchiment. Une pièce a popularisé ce procès, « À tort et à raison », de Ronald Harwood, merveilleusement jouée en France par Michel Bouquet et Claude Brasseur, alors que dans le film d’Istvan Szabo « Taking Sides », Harvey Keitel défigure de vulgarité épaisse le rôle du major américain chargé de l’enquête. Après avoir été interdit de pupitre, Furtwängler, réfugié en Suisse, confia sa phalange berlinoise au jeune chef roumain Sergiu Celibidache, qui œuvra beaucoup pour la maintenir à flot dans la rigueur financière des années d’après-guerre et qui n’eut pas l’heur de lui succéder in fine. Le récit formidablement documenté de Kaus Lang raconte cette relation complexe et, au-delà de l’anecdote, permet de comprendre ce que furent ces années pour la vie musicale allemande. Un récit passionnant pas toujours à la gloire d’un chef aujourd’hui devenu une légende.
Avec « Wilhelm Furtwängler, The Great EMI Recordings », on tient en un joli boîtier presque tout le legs du chef (Warner, ex-EMI Classics). Soit 21 CD, dont un consacré à sa mémoire, « Remembering Furtwängler », documentaire de Jon Tolansky dans lequel témoignent des musiciens qui ont joué sous sa direction (Ciccolini, Fischer-Dieskau, Menuhin) et son épouse, Elisabeth Furtwängler. Le coffret contient les grands phares de la carrière discographique du chef. Pour l’opéra, le célébrissime « Tristan et Isolde », de Wagner, enregistré studio en 1952, avec Kirsten Flagstad et Ludwig Suthaus, qui reste plus de soixante ans après une référence absolue, et le « Fidelio », de Beethoven, de 1953, avec Matha Mödl et Wolfgang Windgassen. Les symphonies y sont toutes : celles de Beethoven, avec principalement les Wiener Philharmoniker (1948-1954), dont la fameuse 9e enregistrée en 1951 pour la réouverture de Bayreuth, avec Schwarzkopf, Höngen, Hopf et Edelman, et de Brahms, avec les Wiener, des mêmes années. Les grands concertos du répertoire sont là également : Beethoven avec Fischer et Menuhin, Brahms, Mendelssohn avec Menuhin et Boskovsky. Un trésor !
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