On retrouve toujours avec grand plaisir Anne Baquet, chanteuse lyrique accomplie, doublée d’une comédienne pleine de fantaisie. Elle est soprano. Elle a suivi un chemin très strict de formations poussées et travaillé dans des domaines très différents. Mais elle a de qui tenir : elle est l’un des enfants de l’inoubliable Maurice Baquet, violoncelliste, alpiniste – ah ! les photos de Doisneau –, grand comédien au théâtre comme au cinéma.
Anne Baquet a forgé sa manière : des récitals avec grand art musical et fantaisie. On retrouve ces ingrédients dans « Soprano en liberté », mis en scène par Anne-Marie Gros, que l’on découvre au Lucernaire (1). Nous l’avons vue accompagnée au piano par Claude Collet, brune à grand caractère, merveilleuse musicienne et partenaire de jeu (deux autres pianistes joueront en alternance, Christophe Henry et Grégoire Baumberger). Elle chante Gounod comme John Lennon et Paul McCartney, Prévert comme Juliette, François Morel comme Georges Moustaki. Elle est malicieuse, touchante, et ce récital est un très joli moment.
On découvre, époustouflé, les frères Cadez, qui proposent « les Virtuoses » et le sont. Mathias, visage plein, as de la magie et du piano, et son grand frère Julien, lunettes à montures noires, pianiste époustouflant et susceptible de s’envoler… Quels talents, quel travail ! Ils sont extraordinaires et l’on devine la mise au point longue et profonde que suppose leur spectacle.
Le nom de « Virtuoses » n’est en rien usurpé ! Ils sont éblouissants, sympathiques, ils jouent, pleins d’esprit, avec le public. Ce qui est merveilleux, dans leurs prouesses musicales, pimentées d’une présence de la magie fine, poétique, et assaisonnées comme il se doit de quelques petites catastrophes pour rire, c’est qu’elles s’adressent à tout le monde. Les enfants sont fous de joie, les ados n’en reviennent pas, les parents sourient jusqu’aux oreilles et les plus âgés retrouvent leur jeunesse ! Un idéal rendez-vous de l’été aux Nouveautés (2).
Une reprise
Si vous préférez plus grave, ne ratez pas, à La Colline (3), pour quelques jours encore, la reprise de « Jan Karski, mon nom est une fiction », mise en scène d’Arthur Nauzyciel, qui fait renaître la grande figure du courage polonais pendant la seconde guerre mondiale. Karski, catholique engagé, comprit quel était le sort des Juifs. Il parvint jusqu’à Roosevelt, pour témoigner… On le voit à la fin de « Shoah » de Claude Lanzmann. Il a laissé un très beau livre, mais c’est celui, romancé, de Yannick Haenel, qui est ici adapté. Un spectacle en trois temps, qui s’appuie notamment sur Nauzyciel lui-même, sur la voix off de Marthe Keller et sur la présence forte et profonde de Laurent Poitrenaux.
(1) Jusqu’au 27 août. À 21 heures du mardi au samedi, à 19 heures le dimanche. Durée 1 h 30. Tél. 01.45.44.57.34, www.lucernaire.fr
(2) Tout l’été. Du jeudi au samedi à 21 heures, dimanche à 15 heures (à partir du 6 juillet, à 19 heures en semaine). Durée 1 h 20. Tél. 01.47.70.52.76, www.theatredesnouveautes.fr
(3) Jusqu'au 18 juin. Durée : 2 h 50 sans entracte. Tél. 01.44.62.52.52, www.colline.fr
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