XAVIER DOLAN, 21 ans à peine, signe déjà son deuxième film, après l’impressionnant « J’ai tué ma mère ». Le jeune Québécois a une longue expérience du cinéma, puisqu’il a joué dans de nombreux films, après une première apparition sur les écrans à 4 ans dans des publicités pharmaceutiques. Pour ses « Amours imaginaires », il n’hésite pas à citer Musset : « J’ai souffert souvent je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » Ce film n’est pas celui dont il avait rêvé, puisqu’il voulait raconter un voyage riche en péripéties accompli avec deux amis. Mais le succès précoce ne fait pas le printemps financier et, faute de budget suffisant, il a dû se résoudre à choisir à un sujet moins nomade, mais qui le met toujours en scène avec ses deux amis. Aujourd’hui, il s’en réjouit : « Avec le recul (...), je réalise qu’aucun autre film mieux que "les Amours imaginaires" n’aurait pu être mon deuxième film. »
Peut-être, mais on ne peut cacher une légère déception. À cause de l’histoire : un garçon (Xavier Dolan) et une de ses amies (Monia Chokri) tombent tous deux amoureux d’un garçon qui débarque de sa campagne, un bel éphèbe (Niels Schneider) qui, comme il se doit, joue les indifférents. C’est un peu court, jeune homme !
On ne se passionnerait pas plus que ça pour ces hésitations sentimentales, même si elles interrogent intelligemment le sentiment amoureux et jouent avec les codes du masculin-féminin, de l’homo- et de l’hétérosexualité, si Dolan n’avait autant de talent. Outre un sens rare de la drôlerie et du cocasse, la mise en scène est constamment inventive, créative. Certains la trouveront trop esthétisante, elle est en tout cas stimulante.
On n’en dira pas autant de celle de Lisa Cholodenko, qui, avec « The Kids are All Right » (pour le titre français, on a mis devant « Tout va bien »), propose une comédie hollywoodienne bien-pensante, même si elle a pour héroïnes un couple d’homosexuelles. Le sujet a été inspiré à la réalisatrice de 46 ans par sa propre expérience: elle a eu un enfant avec une compagne après insémination du sperme d’un donneur anonyme. « Il a aujourd’hui 4 ans et demi, a-t-elle expliqué lors du festival de Deauville, et je me suis demandé : que fera-t-il à sa majorité ? Voudra-t-il connaître ce donneur ? » Dans le film, les enfants adolescents des deux lesbiennes retrouvent le donneur (à 18 ans, si celui-ci est d’accord, les enfants peuvent connaître l’identité du donneur). Et la respectable famille aux deux mères (l’une d’entre elles est médecin) va être un peu déstabilisée par la rencontre.
Cela est traité avec sensibilité. Les acteurs sont très bien, à commencer par Annette Bening et Julianne Moore, à continuer par Mark Ruffalo et la fraîche Mia Wasikowska (l’Alice de Tim Burton). Mais tout est finalement très convenu, dans le scénario comme dans la réalisation. L’homoparentalité apparaît à peine comme un enjeu. On peut sans doute s’en réjouir.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série