* Le pianiste Ahmad Jamal a connu plusieurs existences. Référence après sa magistrale version de « Poinciana », en 1958, et les compliments de Miles Davis, il disparaît des catalogues et de la scène pendant près de deux décennies, entre 1970 et 1990. Avant l’incroyable renaissance qui en a fait une légende du jazz. Depuis, le vieux lion natif de Pittsburg, aujourd’hui âgé de 83 ans, collectionne les honneurs et a retrouvé une nouvelle jeunesse musicale et un style, qui semblent devenus éternels. Sage parmi les rares sages encore vivants, il vient de sortir un dernier opus, « Saturday Morning » (Jazz Village/Harmonia Mundi), qui est le prolongement du CD précédent, « Blue Moon ». À la tête de son excellent quartet – Reginald Veal (contrebasse), Herlin Riley (batterie) et Manolo Badrena (percussions) – et comme un architecte, il parvient à construire un édifice à la fois mélodique et sensuel, dans lequel les climats planants succèdent aux inflexions rythmiques, le tout dans une forme de plénitude dont lui seul a le secret. Un travail de coloriste magistral autour de pièces originales.
* Le pianiste israélien Shai Maestro a été une des révélations instrumentales de l’année dernière. Ancien accompagnateur du contrebassiste Avishai Cohen, après être passé par la case Berklee College of Music, le jeune homme, âgé de 26 ans, s’est rapidement imposé dans la formule piano-basse-batterie. Soudé à ses complices – Jorge Roeder (contrebasse) et Ziv Ravitz (batterie) –, le virtuose emmène sur les chemins d’Ulysse avec son deuxième album, « The Road To Ithaca » (Laborie/Abeille Musique). Composé uniquement de titres originaux, flirtant par moment avec les plus grands compositeurs classiques, ce voyage au pays du talent, de l’efficacité et de l’exigence tient toutes ses promesses. Une très brillante carrière à venir. Et des rendez-vous parisiens, le Café de la danse le 24 novembre, le Duc des Lombards les 25 et 26 et le New Morning le 28.
* Le pianiste et claviériste Marc Cary s’est fait connaître en accompagnant plusieurs chanteuses légendaires, dont Betty Carter et Abbey Lincoln, avec qui il a travaillé pendant une douzaine d’années. Aux commandes de son Focus Trio – Sameer Gupta (percussions/tabla), Burniss Earl Travis II (basse électrique) ou Rashaan Carter (contrebasse) –, le musicien, originaire de New York, où il est né en 1967, vient de graver son premier disque en studio depuis sept ans, « Four Directions » (Motéma/Harmonia Mundi). Un CD dont la teneur balance entre une musique aux accents indiens, groovy électrique et go-go dance (le premier titre original, « Todi Blues »), et des rythmes et des timbres plus classiques. Sans oublier une reprise fusionnelle de « Spectrum », de John McLaughlin, avec le leader au Fender Rhodes. Une musique énergique, nerveuse, soutenue, recherchée et pleine d’idées.
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